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408 RELATION HISTORIQUE. CHAP. XVI.
cassure est dès lôrs schisteuse dans un sens, mais largement
eonchoïde et très-brillante dans le sens oppose'. C’est cette circonstance,
beaucoup plus apparente dans les lignites de Sari Sâp
que dans tout autre, qui a conduit M. Haberle a lui donnér le
nom de lignite testacé ( Schcicilige schwccrtz HrcLunholile ).
Dans quelques parties, le lignite ressemble même à certaines va-
rie'te's de houille.
'Les dépôts de lignite de Sari Sâp, d’après les renseignemens
que nous venons de réunir, présentent toutes les circonstances
qu’on connaît en général dans ces sortes de combustibles, qui
sont les plus nouveaux que présente le règne minéral. Ces dépôts
se trouvent en effet partout au milieu des masses de sables
(molasses) qui reposent sur un calcaire, assez moderne; c’est
le calcaire du Jura qui leur sert de base dans un grand nombre
de lieux, comme dans le Salzburg, en Suisse, en Provence, etc.,
et nous avons vu qu’ils se trouvent aussi a Sari Sap, au-dessus
d’un calcaire coquillier, qui très-probablement appartient à la
même formation. Mais ce que ces dépôts de combustible présentent
de plus remarquable, c’est que .presque partout ils sont
accompagnés de coquilles en très-grand nombré,.parmi lesquelles
on reconnaît toujours des lÿmhéës, des planorbes, des
paludines, des coquilles turriculées, qui semblent se rapporter
au genre çérite, et des coquilles bivalves, qu’il est difficile de
caractériser, et qui souvent rappellent différens genres de mollusques
marins.
Je ne puis m’empêcher de faire remarquer aussi, sans eh
vouloir tirer de conséquence, parce que je ne possède pas encore
assez de faits à cet égard, que les argiles noirâtres remplies
de coquilles, qu’on trouve a Sari Sâp, au-dessus des couches visibles
de lignites, ne peuvent manquer de rappeler singulièrecontr^
e de pest et BübE. 409
ment les argiles coquillières de Gardanes , en Provence, et
ni revente, en Dauphiné, qui semblent aussi conduire à
regarder ces dépôts comme plus modernes que les véritables
houilles, et comme appartenans peut-être à la même époque
que les liguites- C’est a quoi conduirait au moins la comparaison
des coquilles qu’on trouve de part et d’autre, et quelques circonstances
locales qui me font présumer que c’est au-dessus
du calcaire du Jura que ces dépôts combustibles se sont aussi
formés.
D’après les diverses observations que j’ai pu rassembler, on
voit que la constitution minérale de la contrée de Bude ne présente
pas moins d’intérêt au géologue que celles des autres parties
de la Hongrie. L’ensemble des faits que nous avons successivement
observés, nous conduit aux résultats generaux
suivans :
1° La plus ancienne couche du terrain des environs de Bude
est un grès formé ordinairement de petits cailloux de quarz,
réunis par un ciment quarzeux , page 399.
2° Au-dessus de ces grès, se trouve une masse de calcaires
magnésifères, tantôt compactes , tantôt saccaroïdes , dont les
montagnes ont cela de particulier, qu’elles présentent toutes la
ligure conique, et donnent ainsi a la contrée un caractère qui
rappelle, au premier moment, les formations ignees, page 396
5° Les calcaires magnésifères sont recouverts , en beaucoup
d’endroits, par des sables et des conglomérats formés de leurs
débris. Ces sables sont entièrement calcaires, extrêmement fins,
pages 384 et 400;ils présentent quelquefois des amas de matières
siliceuses, dont la masse, carriée et celluleuse, est souvent extrêmement
légère et analogue à certaines variétés de silex meulière,
page 385. Les conglomérats sont formés de cailloux ar-
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