150 RELATION HISTORIQUE. CHAP. XI.
même des débris organiques * a beaucoup d’analogie avec la variété'
qui porte, à Villiczka, le nom de sel verl ; mais il serait
possible qu’il vint d’une autre mine , car Ferber, par exemple,
a cité des corps de même genre dans les dépôts salifères de
Gmunden, en Autriche **.
Ar§î!esaiîftre. Les argiles salifères de Yilliczka me paraissent présenter
d’ailleurs tous les caractères qu’on connaît dans celles de diverses
mines de sel; il y en a qui sont assez compactes, de couleur
brune ou noire, assez souvent schisteuses, et qui font aussi effervescence
avec les acides; d’autres sont terreuses, et quelquefois
même très-sableuses : c’est particulièrement alors qu’elles
renferment les coquilles que nous avons citées.
Gjpj, mtiydrt. Le gypse m’a paru beaucoup moins abondant dans les mines
de sel de Villiczka que dans celles que j’ai visitées dans d’autres
contrées ; il n’y forme pas de bancs ni même d’amas considérables
; il ne se trouve qu’en nids ou qu’en rognons mamelonnés
peu volumineux, ou en longues veines onduleuses, qui se
prolongent quelquefois sur toute la longueur d’une galerie en
se repliant de toutes les manières, et en zigzags plus ou moins
rapprochés. Ces veines sont formées de gypse anhydre, grisâtre
ou bleuâtre, très-compacte ou fibreux, à fibres si serrées, qu’il
est quelquefois impossible de les distinguer; il arrive souvent
* Je ne connaissais pas ce fait en 1816, lorsque fai publié mes recherches sur
la possibilité de faire vivre les mollusques fluviatiles dans les eaux salées, et
les mollusques marins dans les eaux douces. Il faut aujourd’hui modifier dans
ce mémoire le petit alinéa qui se rapporte aux dépôts de sel. Tl faut lire : Puisque
les mollusques marins périssent dans des eaux sursaturées de muriate de
soude , il n’est pas étonnant qu’il soit si rare d’en rencontrer dans les grands
dépôts qu’on exploite en divers endroits.
** y oyez Born’s Briefe, pag. i 84.
FRONTIERES DE GALICIE. Villiczka. 151
que, SUr un très-petit espace, la veine se replie un nombre
infini de' fois, et il en résulte une masse botryoïde, qui constitue
la variété connue depuis long-temps sous le nom de pierre
de trippes {Trippensteiri), et qu’on avait prise d’abord pour
de la baryte sulfatée, parce que sa pesanteur est assez forte.
Quelquefois ce même gypse forme des petits rognons, mamelonnés
à la surface, qui se trouvent enfermés dans l’argile ou dans
le sel même; il en résulte des variétés assez agréables lorsque la
masse de sel qui enveloppe ces rognons présente de l’homogénéité
et de la transparence. J’ai vu aussi du gypse fibreux ordinaire,
en veines plus ou moins étendues, mais qui est aussi très-
peu abondant. On m’avait annoncé qu’il existait des masses assez
considérables de gypse anhydre saccaroïde dans le fond des
travaux ; mais je n’ai pu les voir, quoique je les aie cherchées.
Telles sont les circonstances principales que j’ai pu observer
en parcourant les travaux des mines de Villiczka ; la grande
quantité de bois bitumineux ou lignites que ce dépôt salifère
renferme, les coquilles bivalves qui paraissent se rapprocher du
genre telline, les coquilles microscopiques chambrées, que nous
avons décrites, lui donnent un caractère particulier d’autant
plus remarquable, que nous n’avons jusqu’ici aucun fait analogue
dans les autres dépôts salifères que nous connaissons, et
que cés débris fossiles paraissent appartenir à des terrains plus
modernes que ceux dans lesquels se trouve ordinairement les
grands dépôts de sel gemme.
Quant aux relations géologiques du dépôt salifère de Villiczka,
il est extrêmement difficile de les déterminer avec pré-
cision, à cause de sa situation au milieu d’une plaine dont le sol
ne présente que des sables, peut-être assez modernes. Ce n’est
qu’Èi une assez grande distance , soit au sud, dans les Rarpatbes,
Relation gcolo