Calcaire
parisien.
en partie couverts de flocons de neige , sous le poids de laquelle
leurs branches s’affaissaient ; le vert sombre de leur feuillage
contrastait d’une manière se'vère avec le blanc éblouissant de la
végétation cristalline qui venait de les revetir ; le ciel était brumeux
, et le vent soufflait des rafales de neige fine et de givre
qui formaient un brouillard blanc d’un caractère tout-à-fait
particulier, qu’il est impossible de peindre. Des sommets elevés,
d’où je pouvais quelquefois embrasser une certaine etendue de
terrain, j’avais sous les yeux un tableau des plus pittoresques ,
une scène tout-à-fait sibérienne.
En sortant de Vienne pour traverser la Moravie, on ne rencontre
d’abord que des plaines où il n’y a rien à observer; mais
à Jp'olkersdoif on rencontre des collines composées de calcaires
coquillers sableux analogues au calcaire grossier parisien,
et qui paraissent être le prolongement de ceux qu’on observe
en plusieurs points autour de Vienne. Us sont principalement
formés par une immense quantité de petites coquilles microscopiques,
èt renferment un grand nombre de coquilles bivalves,,
comme des vénus, des bucardes, des tellines, des arches., ainsi
que des coquilles univalves, parmi lesquelles on reconnaît des
turriteles, des cérites, des natices, etc. Toutes ont conserve
leur test qui a seulement perdu un peu de solidité , et est devenu
d’un blanc mat qui tranche sur le fond jaune sale de la
masse. Ces calcaires paraissent se prolonger à l’est et au nord-
est du côté de Zistersdorf : on retrouve aussi les mêmes calcaires
au nord jusqu’à Poysdoif, en poursuivant la route de
Nicolsburg, mais dans les points les plus élevés, ils sont cachés
par des sables qui paraissent les recouvrir; ce n’est qu’au
fond des vallées qu’on en apperçoit quelque, affleuremens. Ils
sont exploités en plusieurs points pour la bâtisse, et la plupart
des maisons qu’on rencontre dans ce canton en sont construites.’
En arrivant vers Nicolsburg, on rencontre d’autres calcaires Calcaire**
coquillers qui sont très-compactes, où les coquilles sont souvent
tellement empâtées qu’il est impossible de les reconnaître;
j’en ai cependant retiré de grosses coquilles bivalves , ou
plutôt des noyaux de ces coquilles ; mais je ne sais à quel genre
on peut les rapporter. A Nikolsburg même on retrouve encore
d’autres calcaires qui composent des buttes dont les flancs sont
escarpés à pic et par gradins. Ces calcaires sont blancs-jaunâtres,
très-compactes, traversés par un grand nombre de veines de
calcaire spathique; je n’y ai observé aucune coquille, et j’ignore
encore à quelle espèce de formation ces roches peuvent être
rapportées ; je soupçonne seulement qu’elles ne sont pas éloignées
des formations du Jura. Au - dessus de Nikolsburg les
montagnes calcaires se prolongent pendant quelque temps à la
droite, mais je ne pus long-temps distinguer la nature du terrain,
car la nuit vint me surprendre, et jusqu’à Pohrlitz,
ou je marrêtai quelques heures, je voyageai presque en plaine,
ou seulement sur des collines peu considérables, qui probablement
sont encore composées de sables. Le lendemain, je partis
bien avant le jour, et quoiqu’il fit un très-beau clair de lune,
je ne pus encore rien distinguer, si ce n’est que j’étais sur un
terrainbas : lorsque le jour vint à paraître je n’apperçus encore
que du sable jusqu’au moment ou j’arrivai à Brünn.
Les buttes qui s’élèvent au nord-ouest de cette ville, et sur Braml
lesquelles se trouvent la forteresse, sont composées de schiste Schislearê>i'«*. ». , . . -, . Calcaire. argileux et de schiste talcjueux ^ suivant les renseignemens cjue wÊik
m’a communiqués M. André, car je n’ai pas eu le temps d’aller
les visiter. Le même savant m’a assuré que toute la partie occidentale
de la Moravie était composée de roches primitives, et