Plateau
de Veszprim.
■Erreur
des cartes;
Marché.
Habillement
paysans.
En quittant èes petites buttes, je regagnai le chemin de Veszprim;
bientôt on atteint des montagnes qui se trouvent k la
gauche de la route, et auxquelles je ne m’attendais guère, ma
carte marquant en cet endroit des plaines mare'cageuses. Ces
montagnes se rattachent à des sommets très-jélevès qu’on aperçoit
au loin au sud. Toute la partie qui borde la route, tout le
plateau peu élevé que l’on traverse pour arriver à Veszprim, ne
présentent encore que du calpaire magne'sifère saccaroïde. En
arrivant à l’extrémité du plateau, la vue plonge sur une vallée
qui se trouve directement à l’ouest, et par laquelle le chemin se
dirige pour passer les montagnes de Bakony. La ville de Veszprim
, que ma carte semblait mettre en plaine, se trouve survie
plateau calcaire, à environ 280 mètres de hauteur*, mais au
bord d’une vallée dans laquelle se trouvent aussi beaucoup de
maisons, qui forment, en quelque sorte, les faubourgs; il faut
descendre beaucoup par de très-mauvaises rues, indignement
pavées, où il m’était d’autant plus difficile d’avancer avec mon
équipage, que c’était un jour de marché, oh toute la ville était
encombrée de charrettes, de bêtes et de gens. Mais cette réu-
’ nion me donna l’occasion de vôir une grande quantité de Hon-
grais, de Croates, de Slowaques, assez divertissans par la bigarrure
de leurs habillemens. Les femmes surtout étaient arrangées
de la manière la plus singulière : des bas rouges et des souliers
jaunes; des jupons de gros drap bleu et des corsets rouges, sans
manches, ou avec des manches de diverses couleurs; une quan-
* 5o Octobre 1818.
Plateau de Veszprim , ( Hauteur du baromètre................... j738mi11»
à < Température............................. j ugr.
10 heures. ( Beau temps.
tité de rubans de toutes les teintes et une coiffure fort lourde,
formaient un ensemble des plus bizarres. La coiffure m’a paru se
composer de deux fichus plus ou moins fins, et quelquefois assez
grossiers, dont l’un, plié comme une serviette en long, se
place d’abord sur le devant de la tête, lé bout tombant sur le
nez ; le second, déplié dans toute son étendue, se place derrière
et couvre les épaules. 0 n relève alors le premier pour le jeter
en arrière, ou pour l’arranger sur la tète comme une serviette
à servir des oeufs. Les hommes étaient presque tous en chapeaux
ronds ou en calottes de feutre : un grand nombre avaient de
mauvaises capottes de drap blanc grossigr, et un large pantalon
de toile ; quelques-uns, plus élégans, étaient vêtus d’une culotte
de gros drap bleu, par-dessus laquelle tombait la chemise, et
avaient une veste de drap d’un gris-bleuâtre. Tous ces accou-
tremens me parurent si extraordinaires, que je perdis beaucoup
de temps à me promener dans le marché, où il se faisait d’ailleurs
un tintamarre horrible et assez divertissant.
Tout le terrain sur lequel est bâtie la ville de Veszprim est
encore du calcaire magne'sifère légèrement saccaroïde, grisâtre,
qui se prolonge aux environs; mais il est visiblement recouvert
à l’ouest, sur le bord de la plaine, par un calcaire fétide, gris
jaunâtre, ou gris bleuâtre, quelquefois assez terreux, qui se divise
facilement en plaques peu épaisses, et qu’on exploite, à
cause de cela, pour la bâtisse : il renferme quelques petits nids
de bitume, et on y reconnaît çà et là des traces de corps organisés
qui se trouvent à l’état de calcaire spathique : les couches
sont à peu près horizontales. Au-dessus de ce calcaire, il s’en
trouve un autre qui est rempli de coquilles entassées les unes
sur les autres, mais fortement empâtées dans un calcaire compacte
de couleur jaunâtre, où brillent quelques petits points de
Calcaire com-«
pacle solide.