château. Il est vrai que l’aimable affabilité de ses habitans est
peut-être la seule cause de tout ce qu’il présente d’agréable.
Fabrique d'aiun. jy[on premier soin fut de prendre des renseignemens pour vi-
*otfrte. siter le fameux cratère annonce par Fichtel; mais le baron voulut
lui-même m’y conduire, et disposa tout pour faire une excursion
dans la montagne; nous partîmes en caravane, le baron,
le colonel du régiment Palatin, un cure des environs, et moi,
suivis de sept domestiques ou guides. Nous allâmes d’abord à
une fabrique d’alun, établie depuis long-temps, et dont je désirais
voir les matériaux, qui avaient été cités, tantôt comme des
roches alunifères, analogues à celle de Tolfa, dans les états Romains,
tantôt comme des schistes alumineux ou des roches pyri-
teuses, donnant de l’alun par leur décomposition. Le fait est
que c’est une roche grise, dans laquelle on reconnaît ou une
pâte fine, à cassure unie, largement conchoïde, ou une pâte
assez terreuse, qui, dans tous les cas, est tres-difficdement fusible.
On y observe une quantité plus ou moins grande de petits
fragmens irréguliers, quelquefois grenus et peu solides, mais
le plus souvent compactes, durs, criblés de cavités, et comme
carriés; çà et là on observe quelques grains de quarz hyalin
très-brillans, et, dans quelques parties, il se trouve «ne assez
grande quantité de pyrites, dont la décomposition dopne lieu
à divers sels solubles, qui sont lavés par les eaux, et à du sulfate
de chaux qui se dépose, en gros cristaux, dans les feptes de la
roche.
J ’ai été frappé, dès le premier moment, de la ressemblance
de ces roches avec ce qu’on a nommé, il y a déjà long-temps,
la brèche siliceuse du Mont-Bor, qui est aussi quelquefois
pyriteuse, et dans laquelle M. Cordier a reconnu dernièrement
une composition assez analogueà celle des pierres d’alun {Alaun^
slein ). Les essais que j’ai faits, depuis mon retour à Paris, sur
les échantillons que j’avais rapportés, ont confirmé complètement
cette analogie, en démontrant la présence de la potasse et
celle de l’acide sulfurique tout formé ; de sorte qu’aujourd’hui
il faut regarder les pierres alunifères de Parad comme de véritables
pierres d’alun, qu’il suffit de calciner pour en extraire
ensuite le sel par lixiviation. .Ce fait reconnu doit déterminer
quelques changemens dans les procédés de la fabrication : car
à Parad on croit que la potasse est formée par les cendres du
bois qu’on emploie au grillage, et que l’acide sulfurique est le
résultat de la décomposition des pyrites. En partant de là, on
choisit tout exprès les parties de roches les plus pyriteuses; on
les laisse exposées à l’air pendant assez long-temps, puis on les
grille, et on les expose de nouveau pour faciliter la décomposition;
il résulte de ce procédé des produits très-impurs ,
extrêmement chargés de fer, et, par cela meme, d’un faible
débit, qui diminuera encore à mesure que les produits très-
purs du comitat de Beregh seront mieux connus. Mais on
préviendrait, au moins en grande partie, les inconvéniens de la
présence des pyrites, en choisissant d’abord les parties de roches
qui en sont le moins chargées, en grillant immédiatement, pour
brûler, le plus rapidement possible, les sulfures de fer, et éviter
la formation de l’acide sulfurique à leurs dépens. Je ne doute,
pas qu’avec quelques précautions, on ne parvienne, à Parad, à
sÿ procurer des aluns presque aussi purs que,ceux de Munkacs
et de Musaj, et par conséquent tout-à-fait semblables à ce que
nous connaissons en France sous le nom d'alun de Rome. .
Quant à la position géologique de cette roche, il est difficile Position 6éoio-
de la déterminer avec précision à Parad ; il est certain qu’elle se e',ue'
trouve au pied des hautes montagnes de Matra, qui sont entiè-
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