Troisième
couche«
sont partout extrêmement rares. Aucune des deux couches que
nous venons de citer ne peut servir a la bâtisse, parce qu’elles
ont trop peu.de consistance.
G’est au-dessus de ces couches friables que se présente un
•banc très-épais de roche calcaire solide, d’un blanc jaunâtre,
qui se distingue surtout par l’immense quantité de coquilles
qu’il renferme. Ges coquilles, comme dans la couche précédente,
n’ont laissé que leur moule intérieur et leur empreinte
extérieure; tout le test a été détruit, de sorte qu’il est difficile
de caractériser précisément les espèces : ce sont principalement
encore des coquilles bivalves, dont le plus grand nombre
se rapporte au genre bucarde ; il y existe aussi des modioles
bombées vers le sommet et assez aplaties vers la base, dont la
surface est striée finement. Parmi les coquilles univalves, on
distingue des troques, des cérites et des ampullairesq les troques
appartiennent à une espèce dont le cône est assez raccourci)
dont les tours de spire présentent chacun, à sa partie inférieure,
une carène assez saillante ; ils sont striés circulairement ; la base
est perforée, un peu bombée, et aussi marquée de stries circulaires
: la carène du dernier tour de spire est très-saillante. Celte
espèce de troque ressemble un peu, au premier abord, au tro-
chus bisulcatus, Lam. Les cérites, qui sont rares, se rapprochent
du cerithiumpetricolum, Lam. Tels sont les débris caractéristiques
de ce banc calcaire ; la pâte qui les enveloppe, c’est-à-dire,
lamasse de la roche, est encore entièrement formée de petits corps
ronds entassés les uns sur les autres, qui lui donnent la structure
oolitique ; mais tous sont creux à l’intérieur, et sembleraient
être autant de corps organisés ; on découvre parmi eux une multitude
de petites coquilles microscopiques, qui conservent encore
quelques parties de leur test ; mais il est impossible de déterminer
à quelle espèce elles appartiennent : quelquefois on
croit y reconnaître des milliolites, quelquefois des rotalites,
ou, plus exactement, des coquilles microscopiques chambrées.
Il arrive quelquefois, et surtout à la partie supérieure, que la
masse de la roche est pénétrée par un ciment calcaire, à cassure
subsaccaroïde, qui lui donné plus de solidité, et dans lequel on
découvre encore avec la loupe les mêmes petits corps ronds,
qui cependant paraissent moins nombreux. Il serait possible
que celte variété de calcaire grossier formât une couche particulière
au-dessus des parties moins solides; mais je n’ai pu la
distinguer : elle renferme absolument les mêmes coquilles.
Enfin, on arrive à une quatrième couche qui n’a pas plus de.
deux ou trois pieds d’épaisseur, et qui se distingue des précédentes
par l’immense quantité de cérites qu’elle renferme ; je
n’y ai trouvé aucune des coquilles bivalves des autres couches;
mais j’y ai reconnu des huîtres dont, jusque là, je n’avais pas
rencontré de traces. Toutes les cérites ont perdu leur test ; il ne
reste que leur moule intérieur et leurs empreintes extérieures,
au moyen desquelles on croit reconnaître la cérite des pierres.
Le ciment qui lie ces débris est un calcaire compacte ou sub-
saecaroïde, dans lequel on aperçoit beaucoup de débris très-
menus de eoquilles, beaucoup de petites coquilles microscopiques,
des petits fragmens de madrépores, et enfin quelques-
uns des mêmes petits corps ronds des couches précédentes.
Cette roche remplie de cérites termine la masse des calcaires
proprement dits dans plusieurs carrières que j’ai visitées; mais
au-dessus, se trouve une couche assez considérable de marne
sableuse, bleuâtre ou grisâtre, très-fine, dans laquelle on voit
briller une grande quantité de paillettes infiniment petites de
mica. Cette marne fait une vive effervescence avec les acides;
Quatrième
couche.
Marne
sableuse.