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dans diffe'rens lieux. La ponce n’y est point du tout décomposée
, mais elle est broyée, et quelquefois si finement, qu’il n’est
plus possible de la reconnaître dans un échantillon isole'. Ces de-
bris sont réagglutinés entre eux sans ciment apparent, et donnent
lieu à des masses blanches très-légères, extrêmement âpres
au toucher, et d’une grande solidité'. Elles sont formées de couches
horizontales bien distinctes, qui diffèrent souvent les unes
des autres par le degré de finesse et de solidité qu’elles présentent.
Les parties solides sont exploitées comme pierres à bâtir,
qu’on emploie dans tous les environs pour les ouvrages qui
exigent des pierres taillées. Toutes les maisons de Tokaj, de
Liszka, de Tolcsva, etc., etc., en sont construites, et on l’exporte
fort loin dans la plaine.
Poudingue de La première chose à citer dans ces carrières, parce que c’est
periiie. celle qui conduit le plus promptement à reconnaître la nature
de la masse, est un poudingue assez grossier, composé de petits
cailloux roulés, le plus souvent de perlite, ou plutôt d’obsidienne,
car ils ont tous la structure compacte, qui sont réunis
par un ciment grossier friable, extrêmement âpre, tout composé
de petits fragmens de ponce broyée, très-fins, mais qu’on
peut cependant reconnaître avec le secours de la loupe; çà et
là il se trouve des fragmens un peu plus gros, et de quelques
lignes de diamètre, qui conduisent encore à déterminer avec
D toute certitude la nature de tout le reste de la pâte. Cette espèce
çouchcs de poudingue d’obsidienne, à pâte de poncebroyée, alterne par
couches horizontales, plus ou moins épaisses, avec d’autres, qui,
quoique encore grossiers, sont cependant plus fins, et ne renferment
plus autant de cailloux roulés. Ceux - ci alternent ensuite
avec des couches plus ou moins épaisses, très-solides,.où
la ponce est broyée si finement, que toute la masse paraît homorgène;
ce n’est que çà et là, en cassant un grand nombre d’é^c“ *“h^ pJ’.3'
chantillons, qu’on retrouve quelques petits fragmens de ponce s™e'
encore visibles. Ces couches solides , qui ont trois ou quatre
pieds d’épaisseur, se divisent quelquefois en d’autres couches
horizontales, qui donnent de la facilité à l’exploitation. Il est à
remarquer que ces roches arénacées homogènes, celles mêmes
qui ne présentent plus la moindre trace de ponce, offrent encore
les principaux caractères de cette substance ; c’est l’âpreté
qui lui est particulière, une légèreté même qui ne se trouve pas
dans d’autres roches, et la manière de se fondre au chalumeau
en émail blanc un peû bulleux.
Arrivé à Erdo-Benye, je me fis conduire aux carrières où de
l’on exploite encore pour la bâtisse, des pierres semblables à J B B
celles de Liszka. Les collines dans lesquelles ces carrières sont
ouvertes se lient évidemment avec toutes les collines de conglomérat
ponceux que nous avons vues jusqu’ici, et par conséquent
avec les collines de Liszka dont nous venons de parler.
La masse de la roche présente d’ailleurs tous les caractères
de celle que nous venons de décrire, et seulement avec
quelques modifications. Les cailloux roulés d’obsidienne sont
beaucoup plus rares qu’à Liszka; on n’en trouve que çà et là,
et ils ne forment pas de poudingues distincts comme ceux que
nous venons de décrire. Mais, en revanche, il y a d’assez gros
fragmens d’obsidienne ponceuse, très-vitreuse, et d’autres à fibres
allongées, nacrées, quelquefois extrêmement serrées. On
trouve aussi çà et là des cailloux roulés de véritable trachyte,
de la grosseur du poing. La masse générale du dépôt est formée
de ponce broyée, déposée par bancs horizontaux. Quelques-
uns de ces bancs offrent une roche grenue, très-âpre au toucher,
qui se divisen en tablettes plus ou moins épaisses ; d’autres pré