Aspect général Lorsque j’entrai pour la première fois à Pest, le genre adopté
lieFeSl dans les constructions nouvelles, la disposition générale des
maisons, leur élévation, le théâtre, une galerie vitrée, bâtie
par le baron de Brudern , a l’instar de celle des Panoramas;
l’activité que je remarquai dans la ville, la vivacité des habitans,
me rappelaient machinalement Paris, et j’étais presque tenté de
nommer le quartier dans lequel je me trouvais ; mais une circonstance
différente vint me présenter une autre analogie entre
Calcaire coqut- l<i capitale de la Hongrie et celle de la France. Je ne tardai pas
1er parisien. .à m’apercevoir que Pest et Bude étaient en grande partie construites
en pierres tout-à-fait semblables à celles que nous employons
a Paris, ou, pour parler géologiquement, en calcaire
grossier parisien ; et bientôt les carrières que je visitai me firent
presque croire un moment que j’étais revenu tout à coup dans
les plaines de Mont-Rouge ou de Vaugirard. On aime quelquefois,
à 400 lieues de son pays, à se laisser aller à ces illusions ; et
quoi de plus capable de les produire que l’identité dans la nature
du sol, surtout lorsqu’il appartient à quelques-unes de ces
formations qui sont, en quelque sorte, locales *.
* Ces calcaires coquiljers ont déjà été cités par de Born; mais il en indique
tellement la localité que, sans connaître les lieux, on pourrait croire que ce
sont eux qui composent les montagnes de Bude. C’est peut-être ce qui a in-
duit en erreur M. Zipser, qui, en rapportant l’indication de Deborn, désigne
ces caleaires sous le nom de calcaires de transition. M. Jonas a un peu corrigé
cette erreur, dans une note placée à la suite de l’article de M. Zipser, où.il
annonce que ces dépôts appartiennent à une formation plus moderne, à la période
des roches en couches horizontales (flôtzpériode) ; mais il n’à encore
rien dit de positif, ni sur leur âge, ni sur leur nature. Foyez Born’s Bpiefej
pag. 3; et Zipser’s Taschenhuch, pag, 286.
Les carrières d’où l’on extrait les calcaires dont nous venons visite im carrières.
de parler, se trouvent sur l’une et l’autre rive du Danube j elles Désignation
Jl ' f • des coquilles.
sont partout exploitées à ciel' ouvert, et on peut en etudier les
couches avec autant de facilité que dans les carrières des environs
de Paris. Les carrières situées sur la rive gauche se trouvent
à une heure de distance de Pest, au village de Kerestur,
sur le bord des plaines qui dépendent de Ketskemet; elles sont
ouvertes au milieu de quelques petites collines , dont la surface
est plantée en vignes. Là, on observe, à la partie inférieure, ua w, ^ e;
calcaire blanchâtre très-friable, formé de petits grains ronds-,
qui a, en conséquence, la structure oolitiforme; il renferme de
très-petites paillettes de mica noir très-brillant, des grains excessivement
fins d’une substance qui semblerait etre du feldspath
vitreux; et en examinant les.échantillons avec une très-forte
loupe, on croit y reconnaître quelques fragmens de ponce. Il
-renferme une grande quantité de matière sableuse , insoluble
dans les acides : je n’y ai vu aucune coquille. Au-dessus de cette
première couche, on en trouve une autre qui présente encore
la structure oolitique ; mais les grains sont plus distincts ; ils
sont compactes à l’intérieur, irréguliers et rugueux a l’extérieur; coacl"*'
ils sont entassés confusément les uns sur les autres, et laissent
entre eux un grand nombre de petits vides qui rendent la pierre
grossière et peu solide. Cette couche renferme beaucoup de
petits cailloux roulés de quarz , et un grand nombre de coquilles
bivalves, surtout dans la partie supérieure : ces coquilles,
qui n’ont laissé que leur moule intérieur et leur empreinte extérieure,
consistent presque uniquement en venus, en crassa-
tettes,à en juger, au moins pour celles-ci, d’apres la forme generale
et les impressions musculaires, qui sont tres-fortes : il y
en a peu dans la partie inferieure, et les coquilles univalves y