an niveau du plateau de Sonilô ; mais il n’y a pas de scories au-
dessus. Ce plateauI dont les flancs sont coupe's à pic, est entoure
d’une muraille dont on voit encore beaucoup de lambeaux, et
qui paraît avoir servi comme d’une espèce de redoute. on n y voit
pas la moindre trace de château. On a, de ce plateau, une vue
très-e'tendue sur toute la contrée; au nord,-on n’aperçoit rien
autre chose qu’une plaine toute unie; mais au sud, ou plutôt
entre l’est et le sud-est, on voit au loin, par-dessus les montagnes
de Janos Hciza, toutes les buttes basaltiques des bords
du lac Balaton, qui produisent un fort joli effet.
Après avoir resté quelques momens sur le plateau , je pris
ma coursé pour redescendre par un point où je trouvât de nouveau
la grande masse de basalte escarpée à pic, fendillée dans
tous les sens. Dans quelques parties, les fissures donnent lieu à
des prismes irréguliers à cinq et six pans, qui sont couchés horizontalement
; plus bas, j’arrivai sur un tas de déblais considérable,
formé de fragméns de basalte tombés des escarpemens. Je
rentrai ensuite dans la partie couverte de vignes, et j’arrivai enfin
dans laplaine; mais là, je m’aperçus que,latête préoccupée, j’avais
oublié, avant de descendre, de consulter ma boussole que je
tenais encore à la main, et que j’étais descendu précisément à
rebours dupoint où j’avais laissé ma voiture. Cette étourderie m’obligea
à escalader de nouveau la montagne pour redescendre ensuite
de l’autre côté ; cet expédient, assez fatigant, me parut plus
court que celui détourner autour de la montagne , ce qui m’aurait
fait perdre beaucoup de temps sans profit pour l’étude.
On trouve, dans le journal de Bredetzky, dans une notice
sur la contrée d’OEdenburg, qu’il existe à la montagne de Sâg,
une caverne nommée Vas Pelka Puja, du nom d’un fameux
voleur auquel elle servait de retraite. Cette caverne a été consi-
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dérée comme un cratère; mais j’ignore où elle est : je ne l’ai pas
aperçue, quoique j’aie fait à mi-côte une grande partie du tour
de la montagne ; il faut qu’elle soit située dans le bas ; à moins
qu’on ait donné le nom de caverne à quelques trous de peu
d’importance. On annonce aussi dans le même mémoire, qu’il
existe des ponces dans cette partie de la contrée ; mais il faut
•qu’on ait donné ce nom à des tufs basaltiques, car je n’ai pas
VU la moindre trace de ponce dans l’excursion que j’ai faite, et
théoriquement il est fort douteux qu’il y en ait, puisque ces
produits appartiennent en général aux formations trachytiques
ou aux volcans modernes.
11 serait fort important de savoir comment les basaltes nui „ . A I ■*- Position geolo- constituent les deux buttes que nous venons d’étudier, sont si-sisuelle!lb",les 1 # basaltiques. tuées par rapport aux divers dépôts de calcaire et de grès que
nous avons ■jusqu’ici rencontrés; mais à cet égard il est impossible
de recueillir aucune donnée positive. Ces buttes s’élèvent
subitement au milieu de la plaine; leur pied est couvert de débris,
et l’on ne peut, en aucune manière, reconnaître si leur
masse repose sur les sables qui forment le sol environnant, ou
si ces sables se trouvent appuyés sur elles. Je me garderai de placer
ici l’opinion que j’ai conçue , avec plusieurs autres géologues ,
sur la formation de ces buttes ; mais je ferai remarquer qu’elles
sont complètement isolées, qu’on lie peut, en aucune manière,
les considérer comme des lambeaux de couches ou de coulées,
puisqu’il n’en existe aucune trace autour.d’elles, même à de
très-grandes distances, et qu’elles sont séparées de la formation
basaltique de Balaton par une masse de montagnes beaucoup
plus élevées qu’elles. On se trouve nécessairement conduit à les
regarder comme résultant chacune d’une formation locale, qui
est extrêmement facile à concevoir, lorsqu’on admet,, suivant