Mines d’or de
Telkebanya.
H P R E L A T IO N H I S T O R IQ U E . C H A R . S H .
mines d’or, qui lui ont donne' une certaine réputation. Il y existe
une auberge tenue par un Juif, où l’on peut être loge' assez commodément
: on me donna une petite chambre fort propre, après
s’etre assure' toutefois que j’avais l’intention de la payer ; mais
je »’ai pas eu à me plaindre; mon hôte me traita fort bien, et
il fut assez raisonnable sur les prix : il veilla même le lendemain
à ce que je ne payasse pas trop cher les guides que je fus oblige'
de prendre. C’est une chose que je n’ai vue, et que je ne dis qu’à
regret, mais en général, j’ai eu beaucoup moins à me plaindre
des aubergistes Juifs, contre lesquels, au commencement de
mon voyage, j’avais une injuste prévention, que de ceux qui
professaient la foi catholique, et qui quelquefois m’ont rançonné
d’une manière très-peu chrétienne.
J avais fait chercher le soir un homme pour me conduire aux
mines; aussi le lendemain dès le matin je pus me mettre en
route. Ces mines sont situées à trois quarts-d’heure du village.
Sur le chemin, où le terrain est en partie cultivé,, en partie couvert
de végétation, on rencontre une grande quantité de jaspe et
de cailloux de porphyre molaire plus ou moins siliceux. En arrivant
vers l’exploitation, on trouve des conglomérats assez distincts
: les galeries par lesquelles on entre dans les travaux sont
percées au milieu de ces, débris, où l’on reconnaît distinctement
des cailloux roulés ou des fragmens plus ou moins arrondis,
d?nne roche qui ressemble au porphyre molaire. Après y avoir
marche quelques instans, on arrive sur une masse porphyrique
grisâtre, très-dure, infusible au chalumeau, qui renferme du
Observatoire de Bude,
à 7 heures.
Hauteur du baromètre.................... 743»iU.
Température du mercure............... jf^r.
= de l’air....................... , 5
Temps pluvieux.
feldspath vitreux, et qui est rempli de pyrites. C’est là que se
trouve le minerai ; les ouvriers prétendent que la masse métallifère
est en liions. Il est de fait qu’on croit apercevoir dans les
galeries et les petits puits par lesquels on se glisse, les parois
inclinées d’une fente qui l’annoncerait assez ; mais tout est si
mal exploité, qu’il est impossible de se reconnaître, et de se faire
une idée de la disposition des minerais, dans une simple visite .
comme celle que j’ai faite. Je rfe déciderai donc pas si c’est un
filon ou si c’est un amas; mais il me paraît évident, quelque soit
la manière dont ees minerais sont disposés, qu’ils Se trouvent
au milieu de la roche qui constitue toute cette montagne. Or,
les pentes offrent des conglomérats qui se rapprochent beau-la
coup de ceux de porphyre molaire que nous avons déjà décrits
dans la vallée de Cran *. Les sommets et le centre de la masse
sont composés de roches eu place, qui ressemblent beaucoup au
porphyre molaire, de sorte qu’il semblerait que c’est dans ces
porphyres que se trouve le dépôt métallifère. Je remarquerai
cependant que plusieurs variétés dé ces roches ont une assez
grande analogie avec celles qu’on exploite à Parad, pour la fabrication
de l’alun, page 8 , et, comme celles-ci appartiennent au
conglomérat ponceux, on pourrait soupçonner que la masse des
roches où se trouvent les minerais à Telkebânya appartient
aussi aux parties supérieures des conglomérats ponceux ; ce qui
les placerait encore dans la même position que le dépôt aurifère
de Königsberg. Mais rien ne peut me conduire à prendre un
parti entre ces deux opinions ; tout ce qu’il y a de certain, c’est
que ce dépôt se trouve clairement dans la formation trachytique
et même dans les parties les plus récentes.