primes d’opale, qui ne sont autre chose que la roche même,
parsemée de très-petits nids d’opale irisée plus ou moins nombreux.
C’est aussi dans cette partie des montagnes qu’on a le
plus travaillé, et quoiqu’une grande partie des excavations soit
actuellement éboulée, il en reste encore assez pour annoncer
que c’est là que de tous les temps les recherches ont été particulièrement
dirigée. Mais si l’opale irisée est commune dans
cette partie, elle est presque toujours en si petites portions, que
ce n’est que très-rarement qu’on en rencontre qui soit susceptible
d’être taillées. 11 est infiniment r.are d’en trouver d’un certain
volume. On en a cependant encore rencontré , une il y a
quelques années, de la grandeur d’un petit écu : on prétendait
en avoir 50000 florins, c’est-à-dire environ 79000 francs.
Quoique je me réserve de parler plus tard des diverses Variétés
d’opale que j’ai rencontrées à Cservenitza, en même temps •
que de celles que j’ai observées dans d’autres parties de la formation
trachytique de Hongrie, je ne puis passer ici sous silence
un fait assez remarquable que j’ai observé à P red Bânya
Msasmaiüre et Libanka. Ce sont des nids de matière très-teudre, douce au
irès.tendre. toucher, qui dans quelques cas est tout-à-fait terreuse, blanche,
se pétrissant sous les,doigts lorsqu’on l’imbibe d’eau, et qui
dans d’autres est un peu plus solide, quoiqu’on puisse l’entamer
avec l’ongle, et présente même parfois des indices de reflets irisés.
Je ne puis croire que cette matière soit de*l’opale altérée,
analogue à celle qu’on rencontre dans les déblais où celte substance,
exposée à toutes les intempéries de l’air, s’est plus ou
moins décomposée. La raison sur laquelle je fonde mon opinion
J>fïi«SaSest clue trouvé ces matières en brisant de grands quartiers
1ST* de roche où elles se trouvaient renfermées, et à l’abri de toutes
Opale moiie. jes vicissitudes atmosphériques. Il y a plus, les parties légèrement
translucides se.durcissent lorsqu’elles sont exposées à l’air ;
elles se gercent dans les collections, précisément comme l’alumine
et la silice en gelée, préparées dans les laboratoires : c’„est
une circonstance analogue à celle que nous avons déjà, remarquée
dans le jaspe opale *. Ce sont sans doute des observations
de ce genre qui ont fait dire à quelques auteurs, que les opales
se trouvaient molles dans le sein de la terre, au point de recevoir
l’impression des doigts. C’est aller peut-être un peu trop
loin, car il est de fait que l’opale réelle est tout-à-fait solide dans
la roche5 mais, dès l’instant qu’on en trouve quelquefois qui
sont encore molles, et qui sont susceptibles de se dessécher à
l’air, ne pourrait-on pas soupçonner que certaines variétés de
ces matières opalines ne fussent autre chose qu’une gelée siliceuse
desséchée lentement dans le sein de la terre?Il faut avouer
cependant que cette hypothèse ne pourrait s’appliquer à toutes
les espèces d’opale que nous connaissons, car celle en stalactites,
par exemple, semble bien indiquer que la matière qui
les a produites était en solution.
Après avoir visité les parties basses de cette contrée, celles ■ L . 7 de oimonka. où la recherche de l’opale a eu particulièrement lieu, î7ai voulu Con6lon,r^t L L ' grossier. jeter aussi Ain coup d’oeil, sur les hautes montagnes qui forment
en quelque, sorte le centre de la chaîne. Je me dirigeai sur le
Simonka, où je trouvai presque jusqu’au sommet des conglomérats
de trachy te, composés de gros blocs entassés les uns sur
les autres, et entre lesquels se trouvent des débris plus fins qui
fprjnent une espèce de ciment grossier. Au sommet, on rencontre
çà et là des pointes de rochers qui paraissent être en
* Voyez tom. 1, pag. 391 et 496.