GUe à Zanka.
Calcaire gris»
Grès rouge
Keszi, dans une auberge que je connaissais déjà, et dont j’étais
d’ailleurs plus près.
La pluie continua toute la nuit et le lendemain jusqu’à midi,
Sans qu’il fût possible de sortir. Le temps s’éclaircit cependant
ensuite, et je me déterminai alors à reprendre ma route; On
m’assura que je trouverais une auberge à Zanka, et, comme
c’était me rapprocher des points que je voulais examiner, je
me décidai volontiers à aller y coucher. De Giula Keszi à Kôvés
Kallya, je n’avais rien à voir, car je connaissais déjà les buttes
basaltiques de Kaplalon Toti, et tout le reste du chemin se
fait sur des sables. Au-delà de Kôvés Kallya, je retrouvai les
grès de couleur rouge; mais la nuit vint me surprendre, et il
fallut remettre au lendemain à les examiner. J’arrivai à Zanka ;
mais au lieu d’auberge, je ne trouvai qu’un mauvais cabaret
tenu par un boucher juif, chez lequel il n’y avait pas moyen de
loger : je fus obligé' d’entrer chez un paysan qui n’avait rien,
pas même de chandelle: j’en envoyai acheter, ainsi que des oeufs,
dans le village, où heureusement on en trouva. On me fit une
mauvaise omelette, et on me prépara un'lit dans une chambre
Où il y en avait déjà deux autres, et où vinrent se coucher pèle
mêle plusieurs femmes, toutes vieilles ou laides, et des enfans.
Les hommes, enveloppés de leufs bunda, coùchèrent par terre
à la porte, sous une espèce d’auvent : ils m’assurèrent que c’était
là leur lit habituel, et qu’il fallait qu’il fit bien froid pour
qu’ils entrassent dans la chambre, où, selon eux, on ne respirait
pas. Ils avaient raison, car je crus étouffer au milieu de la
nuit, et je fus obligé de me lever et d’aller me coucher dans là
voiture, qui était au milieu de la rue.
Lè lendemain en me promenant à Zanka, je trouvai dans le
village un calcaire en place, semblable à Celui de Kôvés Kallya,
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et qui paraît aussi s’enfoncer sous les grès dont les collines voisines
sont composées : ce sont encore des grès de couleur rougeâtre,
très-différens des grès à lignites, et semblables à ceux de
Ko Vagô Ors et de Salfôlde, si ce n’est qu’ils paraissent plus généralement
mélangés de matière terreuse, rouge ou brune,
très-ferrugineuse : ils ont une grande analogie, par leurs caractères
minéralogiques, avec les grès de couleur rouge de la Loraine
et de l’Alsace, ainsi qu’avec les variétés fines de rothlie-
gende de la Thuringe, etc. Ces grès, se, prolongent dans les
montagnes qui sq dirigent vers Kô< Yagô Ors, où. ils présentent
diverses variétés, soit par la grosseur des petits cailloux de quarz,
soit par la couleur, qui devient moins, foncée ; il y en a même de
blancs, ou plutôt blanc-rosâtres, avec quelques petits points
de matière blanche terreuse, qui rappellent entièrement les
variétés de Keszi. On retrouve aussi les mêmes grès au nord,
dans les buttes qui bordent la route entre Zanka et Kôvés Kallya
: ils se prolongent vers Tagyon ; mais je n’ai pu voir comment
ils se lient avec les calcaires magnésifères qui se trouvent
dans cette partie; ou rencontre encore près de ce village, dans
le fond de la vallée, un calcaire compacte grisâtre, avec silex, qui
parait s’enfoncer sous les grès rouges. La surface du terrain y est
couverte de fragmens de calcaire, parmi lesquels on rencontre
çà et là des morceaux de basalte ; mais nulle part je n’en vis ea
place. Il ne s’en trouve pas du tout sur la pente sud de la même
montagne, au bord de la grande route.
Il me parait, d’après le peu de données que j’ai pu recueillir,
que ces. grès se trouvent dans la contrée de BalatoD, précisément
dans la même position que les grès de Naszal et de Kovacsi ;
c’est-à-dire qu’ils sont plus anciens que le calcaire magnésifère.
Leurs caractères minéralogiques les rapprochent tout-à-fàit des