température de la caverne est toujours au moins aussi basse
dans cette saison que la température extérieure. L’eau suinte
alors de la voûte en plus ou moins-grande quantité, et se congèle
en stalactites et en stalagmites, qui augmentent successivement
dans tout le courant de l’hiver ; de sorte que la quantité
de glace est d’autant plus grande que le froid a ete plus long et
plus rigoureux ; elle augmente même encore lorsqu’il ne gèle
plus à l’extérieur, parce que l’air de la caverne est long-temps à
se mettre en équilibre de température, et il en resuite que le
maximum de quantité de glace n’a lieu que dans le printemps.
A partir de cette époque, les glaces se fondent successivement
pendant tout l’été, en sorte qu’elles sont entièrement fondues,
ou considérablement diminuées, lorsque l’hiver recommence
pour reproduire les mêmes phénomènes. Il est à remarquer que
la grotte où ces observations précises ont ete faites, a son ouverture
tournée vers le nord, ce qui favorise 1 abaissement de
la température pendant l’hiver, et empeche en meme temps
qu’elle ne s’élève rapidement pendant l’été.
Les observations que je viens de transcrire donnent un nouveau
degré de force à celles que M. Townson nous a laissées sur
la grotte de Szilitze, et d’on il a judicieusement conclu que la
glace se fondait évidemment dans cette caverne pendant l’été,
et ne pouvait s’y être formée que pendant l’hiver. Ce voyageur
a trouvé, au mois de juillet, la température de cette grotte à
zéro; il a observé de l’eau à la surface de la glace qui reposait
sur le fond de la caverne, et il en a vu tomber des glaçons qui
étaient suspendus à la voûte, en sorte que tout, dit-il, y annonçait
le dégel. Il a observé de plus que l’ouverture delà grotte
se trouvait tournée au nord, circonstance semblable à celle que-
présente la grotte de. Chaux et plusieurs autres qui se trouvent
dans les montagnes du Jura, et qui doit partout faciliter la production
du phénomène.
L’idée de revenir dans un autre temps à Rosenau me fit quitter
la contrée aussitôt que j’eus vérifié la position des minerais
de fer qui m’intéressaient plus particulièrement ; je partis alors
pour Dobschau, d’où je voulais me diriger sur Iglô, par la montagne.
Il faut d’abord, de Bethler, remonter à Alsô Sajo, que
nous avons vu page 82; les micaschistes que nous y avons observés
Se prolongent ensuite fort loin dans- la vallée ; mais en arrivant
vers le village de Olah-Patakci, on rencontre des roches qui
sont encore fissiles, qu’on pourrait prendre, au premier abord,
pour des micaschistes, et dont la nature minéralogique est cependant
différente. Ces roches sont de couleur verte, assez foncée ;
lequarz ne s’y montre qu’en grains isolés, et le reste de la masse
paraît formé de feldspath compacte, à cassure céroïde, légèrement
coloré en vert. On ne peut plus y distinguer de mica ; cette
substance y est remplacée- par une autre qui est aussi-disposée
en feuillets entrelacés, qui se laisse entamer facilement par une
pointe d’acier, et qui est très-douce dans sa raclure : elle est la-
melleuse dans un sens, compacte et mate dans la cassure qui a
lieu sur l’autre. Il est presque impossible de déterminer positivement
la nature de cette substance ; mais la roche dans laquelle
elle entre, comme partie constituante, a beaucoup d’analogie
avec certaines variétés de roche fissile, qui se trouvent
souvent dans le voisinage des serpentines les plus anciennes, et
qui accompagnent les roches de diallage : telles-sont, par exemple
, certaines roches feuilletées de Chambave, dans la vallée
d’Aost, des environ de Lanzo, sur la route d’AIa, de Moglia,
Scoppa, Bcilmuccïa, Varallo, dans le Yal-Sesia, etc., etc.
qui toutes font partie de la grande masse de roche de diallage
Excursion
à Dobschaui
Euphotidc-sschistoïdes*