Basile
prismatique.
livine, dans ces basaltes, est d’un beau vert clair ; il y en a un
grand nombre de petits grains dissémines ; mais il en existe
aussi des nids assez gros, où cette matière parait composée de
grains, comme il arrive assez souvent dans tous les basaltes.
En se portant à l’extrémité nord-est du plateau, on arrive sur
des escarpemens où le basalte se présente en grandes masseseli-
visées grossièrement en colonnes à six pans, très-volumineuses,
et qui ont jusqu’à six pieds de diamètre. Le basalte y est généralement
altéré et la masse très-peu solide ; il y a eu des ebou-
lemens considérables, et il en résulte dans le rocher des formes
assez grotesques : quantité de colonnes sont culbutées les
unes sur les autres; d’autres sont restées suspendues en l’air,
ne tenant que par quelques points, et menaçant le naturaliste
téméraire qui ose en approcher. Il ne serait pas prudent, dans
un grand nombre de points, de donner le moindre coup^de
marteau sur la roche, et encore moins de's’élever sur les espèces
de degrés que les parties éboulées ont formés : tout se
trouve, en quelque sorte, dans un équilibre instantané, que la
moindre force peut rompre. Ces basaltes en colonnes sont beaucoup
moins celluleux que ceux qui se trouvent à la partie supérieure
du plateau ; niais le peu dé cellules qu’on y observe
sont encore remplies d’arragonite.
Je n’ai pas pu voir positivement si le tuf basaltique se trouve
au-dèssus ou au-dessous du basalte : dans un des points, la direction
nord-est des couches semblerait indiquer qu’il va passer
sous la masse basaltique qui se trouve dans la même direction ;
mais il est à remarquer que, d’après la hauteur de l’escarpement,
le basalte doit former une couche très-puissante, et dès
lors il se trouve trop rapproché du tuf pour que celui-ci, d’après
le peu d’inclinaison que présentent ses couches, puisse al-
1er passer au-dessous. Je crois donc que les tufs reposent sur le
basalte ; il est d’ailleurs à remarquer que la partie de montagne
ou ils se trouvent est plus élevée que tout le reste du plateau,
D’un autre côté, sur le flanc oriental de la montagne, on voit le
basalte reposer sur le sable, et on n’observe alors aucune partie
de tuf basaltique, quoiqu’il existe à peu de distance au-delà.
Ce plateau, très-étendu, se continue depuis les hauteurs de
Monostor Apati jusqu’au-delà de Kapolcz, du sud-ouest au
nord-est; il se prolonge beaucoup au sud, et, selon toute probabilité
, c’est l’extrémité du même lambeau basaltique qui se5
trouve au nord-ouest de Kôves Kallya ; dans la partie nord-est,
vers Petehd, la montagne s’abaisse et se trouve séparée, par
une large vallée, du plateau qu’il faut traverser pour aller à
Nagy Yasony. La crête du talus, dans cette partie, se dirige à
peu près au sud-sud-est : c’est d’ailleurs ce que l’on peut voir
promptement, par un simple coup d’oeil sur la carte que j’ai
dressée d’après ces données. ( Voyez aussi la partie orientale dé
la coupe, pl. VII, fig. 7, et, pour les autres détails sur cette par-,
tie de la contrée, les fig. 4 et 6 ).
Je quittai enfin Kapolcz, dont les environs m’avaient retenu calcaire à i,m-
toute une journée , et je continuai ma route vers Nagy Vasony ”écs'
( prononcez à peu près Nciguy Vajogny ). Jusqu’à Petènd, on
n a rien à observer sur la route; au-delà, en commençant à
monter, on trouve des sables semblables à tous ceux que nous
avons vus-jusqu’ici'; mais arrivé à mi-côte, on commence à
trouver un calcaire qui paraît reposer sur les sables, et qui renferme
une immense quantité de petits lymnées, de petits pla-
norbes et d’hélices. Ces calcaires sont un peu marneux, mais
très-solides. On les poursuit jusque sur le plateau , dans toute
l’étendue duquel on en voit çà et là des alïleuremens à travers la
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