cussion que je prenais du tabac, poussèrent le ridicule jusqu’à
vouloir en confisquer à peu près une once que j’avais dans ma
tabatière. Je ne pus m’empêcher alors de le jeter à la vole'e dans
la salle; et comme il e'tait très-fin et très-sec, comme tous les
tabacs qu’on préparé en Hongrie, chacun s’empressa de se retirer.
Heureusement tous les hommes ne se ressemblent pas, et
pour faire une compensation avec ceux-ci, les commis de la
douane de Piumicza, par laquelle je rentrai, furent très-honnêtes
et très-complaisans pour moi, quoique j’eusse commence'
par les envoyer promener, prenant leur cabane pour un péage,
qui n’avait pas le droit de m’arrêter.
Bords do Du- En sortant de la douane, on traverse bientôt le Dunajec; là,
caiS'com- on se trouve au pied des buttes calcaires qu’on avait aperçues
pacte avec nids - . , , , -, • j
««ceux, de loin. Ces calcaires sont, en general, de couleur gris-de-cen-
dre; mais ils prennent quelquefois une teinte rougeâtre ou verdâtre
: ils sont compactes, à large cassure conchoïdale unie; ils
se cassent avec une grande netteté et avec facilité dans tous les
sens où on peut le désirer ; ils sont souvent traversés par un
grand nombre de veines de calcaire blanc spathique. Leurs
couches , qui sont souvent assez épaisses, plongent au nord sous
l’angle de 75 d*grés. On y trouve une grande quantité de nids
ou de veines de silex, qui participent aussi de la couleur générale
de la roche ; il y en a de noir, de verdâtre et de rougeâtre;
ceux-ci paraissent les plus rares : les uns sont opaques et les
autres translucides. Les premiers font souvent effervescence
avec les acides, et sont alors fusibles au chalumeau en émail
blanc *, Leur masse passe insensiblement au calcaire, et il est
* J’observerai ici que la fusibilité est un caractère que j’ai remarqué dans tous
les silex opaques des calcaires analogues, non-seulement de la Hongrie, mais en.
souvent impossible de dire où Pim commence et l’autre finit.
Cette circonstance de mélange annonce assez que la matière siliceuse
ne s’est pas infiltrée après coup dans des fissures qui se
seraient formées au milieu du calcaire, mais qu’elle s’est consolidée
en veine et en rognons à peu près dans le même temps que
le calcaire se déposait. Ces diverses variétés de silex sont traversées
par une multitude de petites veines de calcaire spathique,
qui sont dirigées dans tous les sens *. Les montagnes que
ees calcaires composent se continuent sur la rive gauche du Dunajec
jusqu’au village de Csortyn. La route passe entre deux
collines très-rapprochées l’une de l’autre, et sur chacune desquelles
on aperçoit les restes des vieux châteaux qui défendaient
le passage, et qui ont été célèbres dans les dernières guerres entre
la Pologne et la Hongrie.
En arrivant au village de Csortyn, on rencontre de nouveau g* touille,»
les grès houillers qui présentent diverses variétés; mais ce quisurpr&éïîw
core des Alpes, de la Belgique, de l’Angleterre, etc. Il arrive quelquefois .même
que les variétés translucides prennent un vernis à leur surface lorsqu’on les
soumet à l’action du chalumeau. Mais il faut bien se garder, malgré cette propriété,
qui tient à la présence du calcaire, de donner à ces silex le nom de
feldspath, comme l’a fait M. Boue dans un ouvrage, d’ailleurs fort bon, mais
où l’auteur combat mal à propos les opinions de MM. Macculoch, Buckland et
Conybeàre sur les silex (Kieaelschiefer) des calcaires qui, dans plusieurs lieux,
se.trouvent, dans le voisinage du basalte.
Ge sont ces silex que Hacquet a souvent citées dans son voyage en Galicien
mais il ne faut pas les confondre avec les silex des craies qu’il a trouvés dans la
Podàliè et la P oku tie, et qui se prolongent dans les collines qui bordent la rivière
de PodAoree -jusqu’à Zctleszczyby, Z b ry cz, etc. Voyez son ouvrage :
Neueste physiUilisch-politische üeïse» tom. 1, pag. 37 et suivantes.
Ges dépôts sont .indiqués sur notre carte : générale.