CHAPITRE IX.
DES MONTAGNES DE KARANCS , BUTTES BASALTIQUES DE
SALGO , DE MED VE , etc.
E n quittant les montagnes de Matra pour se diriger au nord,
on ne trouve plus qu’un terrain de sable quarzeux, jaunâtre,
micacé', sillonne' par Un grand nombre de petites vallées, et qui
ne présente, en général, que des collines peu élevées. On aperçoit
au loin, au nord, la butte de SaîgÔ, dont la masse conique
s’élève isolément au-dessus de tout ce qui l’environne. C’est sur
cette montagne que Busching prétend qu’on vit, dans l’été de
1767, la terre, chargée de vapeurs sulfureuses, s’allumer et
brûler pendant deux mois *. Je ne veux pas Contester le fait de
cet embrasement, dont personne cependant n’a pu me dire avoir
eu connaissance; mais il est certain que, s’il a eu lieu, ce n’est
pas dans des Vapeurs sulfureuses qu’on doit en chercher la
cause ; car, quoique cette buttesoit très-probablement d’origine
ignée, sa nature ne permet guère de supposer la présence de
cette matière combustible. Toutefois ce récit a eu l’avantage
d’exciter ma curiosité, et m’a déterminé à visiter une contrée
qui présente, par le fait, un très-grand intérêt sous les rapports
géologiques.
En sortant de Parad pour aller gagner la route de Somos
TJjfalu, on ne rencontre absolument que les collines de sable
* Busching, Géographie.
dont nous venons de parler, et qui, presque partout, sont en
pleine culture ; mais au village de Nemeti, on retrouve encore
des conglomérats ponceux très-fins, qui ont beaucoup d ^3113“ Conglomérais
logie avec ceux de Sirok, et qui renferment aussi des paillettes P°”ssabies.
de mica noir. Ces conglomérats se trouvent au pied des buttes
de sables qui, dans cette partie, sont un peu plus élevées, et
sous lesquelles tout semble indiquer qu’ils se prolongent: on
retrouve encore des affleuremens des mêmes dépôts ponceux
un peu au-delà de Nemeti; mais ensuite on retombe de nouveau
sur les sables, que l’on poursuit constamment en remontant
la petite vallée de Tarjan, par laquelle la route se dirige.
Au village de Salgo Tarjan, je rencontrai une grande quantité Basanes rouife.
de basalte dans les rues, et on m’assura qu’il provenait d’une
montagne située à peu de distance sur la gauche. Mais, comme
je voulais arriver à Somos Ujfalu, je ne m’arrêtai pas pour visiter
cette montagne, qui est peut-être la butte où se trouve le
vieux château indiqué sur les cartes sous lé nom de Peeskô.
Toutes les collines aux environs sont composées des mêmes sables,
et se lient au sud-ouest avec les montagnes de Gserhat,
que nous avons déjà décrites, chapitre VII.
En arrivant à Somos Ujfalu, on rencontre des roches d’ Llll Montagnes de
autre genre. Les montagnes de Karancs, qui se trouvent à la
gauche de la vallée , et qui forment un groupe particulier d’une pt'y'ri'1“'
très-petite étendue, sont entièrement composées de grünstein
porphyriques, qui présentent diverses variétés, et que M. Zip-
ser a décrits sous le nom de thonporphyr, en leur donnant
pour caractères de renfermer des cristaux de feldspath, de horn-
bleud et de grenat *. On trouve, d’une part, des variétés qui
Zipser’s, Taschenbuch, pag. 3&6.