IDépèl aurifère
Excursion
à Musaj.
roches se pre'sentent en plusieurs endroits au pied de ces collines,
et de leurs prolongemens à l’est ou à l’ouest.
J’aurais de'sire pouvoir vérifier ici uu fait assez important
que M. Dercseny m’avait aussi communique' ; mais j’avais négligé
de prendre des renseignemens précis sur la localité, et à
Bereghszasz, je n’ai pu en rien savoir ; je me contenterai donc
de rapporter le fait, qui, du reste, n’a rien d’extraordinaire,
après les exemples que nous avons vus jusqu’ici. Ce fait est que
les anciens Saxons ont exploité des mines d’or au pied de la
montagne de Bereghszasz, dans une roche fort analogue à celle
de Königsberg, et où le minerai aurifère est disséminé en petites
veines avec du quarz ferrugineux. Il est probable que ces dépôts
métallifères se trouvaient dans la masse même des conglomérats
ponceux.
Après cette excursion, je rentrai à Bereghszasz ; le baron Pe-
reny avait envoyé chercher le directeur de la fabrique d’alun
établie à Deda, pour m’accompagner à Musaj *. Il arriva
dans la soirée, et le lendemain dès le matin nous partîmes;
mais la pluie avait repris son cours, et, sous peine de ne rien
voir, il fallut marcher dans l’espérance qu’il y aurait au moins
dans la journée quelques instans moins désagréables. Tout le
chemin, jusqu’à Musaj, est en plaine; on laisse à la gauche la
série des collines qui forment le prolongement de celles de Bereghszasz
; mais ce n’est qu’au village qu’on s’en rapproche assez
pour pouvoir en étudier la nature : on aperçoit alors sur la hauteur
divers-petits escarpemens, qui sont autant d’exploitations
de la roche alunifère. Il existe encore ici une fabrique d’alun,
■* Prononcez à peu près Moujaille.
dont le directeur, M. Wolny, me reçut très-bien, et me donna
un jeune homme pour m’accompagner; je partis à l’instant,
quoiqu’il plût encore, pour visiter au moins le pied de là montagne,
ce qui m’écartait peu de l’habitation; mais cette première
inspection des lieux excita ma curiosité, et, en dépit de
la pluie et de la boue, je continuai mon excursion, pendant laquelle
mes compagnons ne voulurent point m’abandonner.
Toutes les parties basses de la montagne sont composées de congiom&e
conglomérats ponceux plus ou moins solides. Auprès du village,. po“ (!i u
la ponce est plus ou moins altérée, et il en résulte une masse. '"rér,e,in!-
terreuse blanchâtre ou verdâtre, dans laquelle se trouvent disséminés
des fragmens de ponce non altérée, des fragmens de
trachyte et surtout de perlite vitreux ou vitro-lithoïde. Toutes
les caves sont creusées au milieu de ce conglomérat, ce qui.
permet de le voir sur d’assez grandes coupes, et de reconnaître
les fragmens étrangers qu’il renferme. On trouve aussi, dans
quelques parties, un assez grand nombre de cristaux de quarz, Crislarad<
en double pyramide, sans prisme intermédiaire, ainsi que des el d’“rczMt
petits grenats à peine adhérens à la pâte. Ces cristaux, au moins
ceux de quarz, proviennent visiblement de la trituration et de
la décomposition des roches auxquelles ces conglomérats doivent
leur existence. On trouve en effet des petits cristaux de
quarz de même genre dans les fragmens mêmes de ponce qui
n’ont point subi d’altération. Les conglomérats ponceux s’étendent,
à ce qu’il parait, assez loin dans les collines basses, où ils
présentent diverses variétés; j’en ai vu de très-solides chez
M. Wolny, et qui sout uniquement composés de fragmens de
ponces et de perlite vitreux, plus ou moins gros et fortement
agrégés entre eux. Il parait qu’ils reposent sur du perlite en
masse: Il y a aussi des variétés qui se trouvent entièrement ré-
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