Variation des
grès.
véritable colline de petits morceaux de bois accumules. Beaucoup
Abondance du
ciment calcaire.
Matière verte.
d’autres, quoique plus petites , e'taient cependant plus
considérables qu’aucune de celles que j’avais eu occasion devoir
dans les bois de la France. On ne trouve rien autre chose que
des sables et des argiles en descendant sur la pente sud et jusque
vers le village d^Ifkova, où l’on voit encore des grès à ciment
calcaire ; mais on parcourt alors une plaine, au fond de
laquelle les sables mouvans se retrouvent. Ce n’est que dans les
montagnes que l’on traverse avant d’arriver au bord du Duna-
jec, qui, dans cette partie, coule du sud au nord, pour se rendre
dans la Vistule, qu’on arrive décidément sur la formation
houillère; on la poursuit partout dans les montagnes qui forment
la gauche de cette rivière. Ces grès présentent un grand
nombre de variétés, soit par la grosseur des cailloux roules,
soit par l’abondance du ciment calcaire qui les réunit, ou enfin,
par celle d’une matière verte, en petits grains, qui colore souvent
toute la masse, et lui donne quelquefois tous les caractères
du grès vert, qui se trouve au-dessous de la craie, en sorte qu’il
serait peut-être difficile de distinguer des échantillons isolés.
Dans quelques parties, le ciment calcaire est tellement abondant,
que la masse sablonneuse disparaît en quelque sorte ; il en resuite
des couches calcaires particulières, intercalées dans tout le
reste de la masse, qui sont souvent très-minces, mais cependant
présentent quelquefois jusqu’à deux et trois pieds d épaisseur.
Il y a aussi une grande quantité d® grès schisteux ( Sand-
steinschiefer), qui sont ordinairement de couleur assez foncee,
noirâtre, ou vert olive, et dans lesquels le mica est extrêmement
abondant; on y trouve parfois des petites parties charbonneuses,
qui ont tous les caractères de debiis végétaux. Enfin,
on rencontre en divers points des couches de matière assez
tendre, à cassure terreuse, gris de cendre oü gris verdâtre, qui
a tous les caractères des argiles ou des marnés : elle fait aussi
effervescence avec les acides. Toutes ces variétés de roches alternent
entre elles de toutes les manières.
Après avoir monte' et descendu pendant long-temps au milieu
de ces montagnes, j’arrivai enfin au bord du Dunajec, très-près
de Neusandec, où j’avais envoyé ma voiture de Ifkova, tandis
que je parcourais à pied toute la montagne avec un paysan qui
me servait de guide. J’arrivai dans la plaine à la nuit tombante ;
mais toutes les collines que j’ai encore pu voir en passant ne
m’ont présenté que des sables désagrégés. G’est encore ce qui
j’ai vu le lendemain en allant à Altsandec. C’étaii un dimanche;
tous les paysans étaient en l’air, et dans leur plus bel accoutrement
: ils étaient assez bien vêtus ; mais la plus grande partie
étaient ajustés suivant cette singulière mode, à laquelle je n’al
jamais pu m’habituer, d’avoir la chemise pendante par-dessus
une culotte bleue, et serrée à la ceinture par le gilet également
de couleur foncée.
Au-delà de Altsandec, en suivant la route dé Lublô pour
rentrer en Hongrie, on arrive dé nouveau dans des montagnes
très-élevées, où l’on retrouve encore les grès à ciment calcaire,
présentant toutes les1 variétés que nous avons décrites précédemment.
Mais on en rencontre aussi de plus grossières, qui ||
renferment des cailloux roulés de micaschiste, de granité, de 8 ' ’
quarz, de grès de couleur rouge, analogue à celui du lac blanc,
de silex ( Kieselschiefèr ) noir ou verdâtre, et de calcaire compacte,
le tout empâté dans un ciment de grès flh très-micacé.
Les montagnes sont beaucoup plus élevées dans cette partie que
dans tous les points que nous venons de traverser; de sorte qu’à
partir des plaines de la Pologne, elles s’élèvent successivement
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