Coup-d’oeilsur
les environs
de Tapollza.
Calcaire
parisien.
qu’au clair de la lune, comme il m’e'tait arrive' quelquefois. Je
trouvai heureusement à Tapoltza une auberge assez bonne, où,
pour passer le temps, je me fis faire à dîner ; j’en avais d’ailleurs
un assez pressant besoin , car depuis mon aventure des marais
de Sâg, je n’avais rien trouve’ à manger. Les nuages se dissipèrent
un peu dans l’après-midi, et je commençai à faire quelques
excursions pour m’orienter dans la contre'e, et pour mettre de
l’ordre dans la visite des differentes buttes que j’avais aperçues.
Tapoltza se trouve au milieu d’une plaine assez étendue, qui
ne doit guère être à plus de 140 ou 150 mètres au-dessus
des mers ; car le lac Balaton n’ayant point d’écoulement
dans les plaines de Môr, dont il n’est séparé par aucune colline ,
ne doit pas être plus ëleve' qu’elles. La plaine de Tapoltza,
s’abaisse successivement au sud, où elle est recouverte de marais
impraticables. Elle se lie au nord, par une pente très-douce,
avec les collines de grès qui la séparent des plaines de Sâg , et
entre lesquelles s’élèvent çà et là quelques buttes de calcaire
magnésifère. Dans sa partie inférieure, les terrains qui ne sont
pas inondés ne présentent qu’une terre végétale de couleur
noire, et plus ou moins mélangée de sable ; dans sa partie supérieure,
le terrain, plus sec, présente des sables assez arides,
des dépôts grossiers d’alluvion, à travers lesquels on voit percer
çà et là des affleuremens d’une roche calcaire qui semblerait
former le fond solide de la plaine. Ces calcaires sont blancs
ou rougeâtres, à cassure terreuse, mais dans laquelle on aper-
çoit un nombre plus ou moins grand de lamelles de calcaire
spathique, qui donnent quelquefois à la masse un caractère saç-
caroïde ; dans quelques cas, la cassure présente quelque chose
d’analogue à celle du travertirio le plus pur. Mais ; quels que
soient leurs caractères minéralogiques, ces calcaires présentent
toujours beaucoup d’empreintes de petites coquilles bivalves
de cinq à six lignes de diamètre, qui se rapportent toutes aux
genres bucarde ou vénéricarde, et qui ressemblent beaucoup
à celles que nous avons indiquées dans les calcaires de Pest. On
y découvre aussi, dans quelques parties, un grand nombre de
petits corps sphéroïdes ou ellipsoïdes, creux ou pleins à l’intérieur,
qui déterminent encore une nouvelle analogie avec les
calcaires de Pest. En général, ces. calcaires sembleraient appartenir
aussi au calcaire grossier parisien ; mais ils ne renferment
aucune des coquilles qui semblent être caractéristiques, comme
les cérites, les turritelles, les troques, etc. ; de plus, je ne connais
pas assez leur position géologique pour pouvoir prononcer
définitivement à cet égard : j’ignore si les sables qui les recouvrent
sont des dépôts modernes qui proviennent du remaniement
des grès à lignites, ou's’ils appartiennent à ces grès
mêmes.
Tout ce que je sais positivement, c’est que ces dépôts calcaires
se trouvent au fond de la plaine, et par conséquent au pied des
montagnes de calcaire magnésifère et de grès à lignites : on les
retrouve sur les bords du lac Balaton, dans la partie orientale
de la contrée, entre A kali et Udvari; on en voit encore quelques
affleuremens près de Aszofe'ô, tout près d’un calcaire beaucoup
plus ancien ; il en existe encore à Füred,, et partout ils se
trouvent au pied des montagnes, soit de calcaire magnésifèré,
soit de calcaire coquillier, qui paraissent appartenir au Jura. Il
ne serait pas étonnant qu’ils se prolongeassent de Füred dans
les plaines de Stuhlweissenburg, et qu’ils allassent se lier avec
les calcaires grossiers parisiens des bords du Danube, soit au
nord, avec les calcaires de Bude , soit au sud, avec des calcaires
et des grès coquilliers qu’on indique à Kekesd, dans la contre'e