forte que la hauteur moyenne de 10 années d’observations. Je
suis porte' à croire que la hauteur de 2400 mètres que j’ai adoptée,
approche beaucoup de la vérité, par la raison que ces montagnes
paraissent être réellement au-dessous de la limite des
neiges éternelles qui, à cette latitude, d’après toutes les données
que nous possédons, ne peut être beaucoup plus forte que
2550 mètres. En effet, les neiges ne restent sur aucun des sommets
du Tatra; elles se conservent seulement dans les vallées,
où, abritées des vents, elles ne peuvent fondre entièrement dans
le courant de l’été.
M. Wahlenberg pense que le pic de Lomnitz n’est pas le
point le plus élevé de ce groupe de montagnes, et il cite le pic
de la vallée de glace ( Eisthaler Spitze ), situé plus au nord,
comme étant le point le plus haut de toute la chaîne ; mais, d’après
son estimation, la différence ne serait que de 19 mètres
( 58 pieds ), et l’on conçoit combien il est difficile d’apprécier
une si petite quantité sur une si grande masse, quels que soient
les moyens qu’on emploie pour la mesurer.
En quittant le lac vert, nous nous sommes dirigés sur le lac
blanc, qui se trouve un peu plus à l’est. On passe alors pardessus
quelques collines, qui sont d’environ 100 mètres plus
élevées que le sol du bassin que l’on vient de quitter. Elles sont
■ entièrement formées d’un grès composé de grains roulés de
quarz blanc ou noir, tantôt de la grosseur d’une noisette, tantôt
extrêmement fins, parmi lesquels on trouve quelquefois, mais
rarement, des petits gallets de granité, et quelquefois aussi des
portions de kieselschiefer, ou plutôt de calcédoine, que je soupçonne
être plutôt des nids que des cailloux roulés. Toutes ces
parties arénacées sont liées entre elles par un ciment de quarz
hyalin, qui donne à la masse une très-grande solidité. Ces grès
présentent diverses variétés, mais qui ne paraissent pas former
de couches particulières. Les uns sont blancs, et c’est, à ce
qu’il paraît, la plus grande masse, les autres sont de couleur
rougeâtre. Il y en a qui sont formés de cailloux roulés, assez
gros, les autres ne présentent que des grès fins, qui, à cause de
leur pâte quarzeuse, sont souvent difficiles à reconnaître pour
des roches arénacées. Les variétés fines .présentent souvent des
petits nids, le plus ordinairement lenticulaires, mais quelquefois
assez irréguliers pour qu’on puisse les prendre pour des
fragmens d’une matière terreuse, tendre, de couleur brune,
où l’on distingue des paillettes isolées, excessivement fines, de
mica, et qui ressemblent souvent beaucoup à des portions de
grauwacke schisteuse. Mais il paraît assez clair que ce ne sont
que de petits amas qui Se sont formés dans le même temps que
le grès se déposait ; leur surface porte l’empreinte des grains de
sable qui les entourent, ce qui annonce assez qu’ils ont été à
l’état mou dans la masse même de ces sables, et exclut l’idée
qu’ils soient des débris de roches antérieures charriés avec eux.
Dans quelques parties des grès fins, soit rouges, soit blancs, on
reconnaît un grand nombre de petits points blancs , qui paraissent
être des très-petites parcelles de feldspath décomposé.
Ces grès, qui ont été décrits par M. Asboth sous le nom de
/y f r • \ , Calcaire noir djcer granit ( taux granité )9 et sous celui de pierre de sable appuyé sur ce®
par M. Townson, ont la plus grande analogie avec ceux que ^
nous avons déjà trouvés à Neusohl, tome Ier, page 424. Us reposent
sur les granités qui composent la masse du Tatra, et
sont couverts par du calcaire compacte noir, fétide, dont la
masse est traversée par une grande quantité de petites veines
de calcaire blanc spathique. Ces calcaires forment des montagnes
considérables qui sont escarpées à pic sur une grande hau-
T. ir. i6