Visile des
salines.
Manière de
descendre.
140 RELATION HISTORIQUE. CHAT. XL
des plaines de la Pologne, et au pied septentrional des montagnes
qui séparent ce royaume de la Hongrie. Elle se trouve à
environ 255 mètres au-dessus du niveau des mers, au moins
d’après trois observations barome'triques, que j’y ai faites, à la
ve'rite', par un temps défavorable, mais qui, heureusement, se
trouvait à peu près le même à Bude *. Elle est renommée surtout
par ses mines de sel, qui sont'les plus belles de l’Europe,
tant par la masse considérable qu’elles offrent à l’exploitation,
que par l’execution des travaux qu’on y a faits depuis plusieurs
siècles. Dès le jour de mon arrivée j’avais demande' au directeur
la permission de visiter ces mines; il eut la complaisance de
m’envoyer le lendemain un ingénieur pour m’y accompagner,
et je pus en parcourir toutes les parties dans le plus grand de'tail.
On entre ordinairement dans les mines par le grand puits
d’extraction, parce qu’on est plutôt arrive' par ce moyen que
par les escaliers, et que d’ailleurs tout est disposé de manière à
vertes par un berger nommé Wieliczk ou V illiczk| et que la reine Cunégonde
les fit ouvrir au commencement du 15e siècle.
* i 3 et i 4 Août 1818.
Moyenne des observât-ons f Hauteur du baromètre. . . . . . . 74om>*L
le i 3à 8 heures du soir,< Température. ................................... 17g*.
etle i 4à 7 et à 2 heures. ( Temps couvert et pluie.
T Hauteur du baromètre. . . . . . 740““^»
Observations correspon-\ Température du mercure................ icjgr- >7
dantes à Bude. j — de l’air. . . . . . . . 17g**., 5
f T emps couvert y Pluie.
M. Schultes a observé qu’à Villiczka le baromètre se trouve à 738m*H. I»
température étaùt i6gr*,8, ce qui conduit à peu près à la même hauteur.
Voyez Journal des minesx tom. 23, pag. 121.
ce qu’on ait rien à craindre *. Ce puits peut avoir trois mètres
de diamètre à son ouverture ; mais il s’élargit considérablement
dans le bas. Il a 64 mètres de profondeur ** jusqu’à la première
galerie, au-delà de laquelle on descend partout par de superbes
escaliers. La première partie du puits est boisée , parce
qu’elle traverse un terrain de sables mouvans; mais la partie
inférieure, qui est taillée dans la masse dé sel, ou dans l’argile
salifère, n’a besoin d’aucun étai.- La manière dont on descend
est assez extraordinaire; dans nombre de mines que j’ai visitées,
j’étais souvent descendu assis ou debout sur le bord de la tonne
aux minerais, tenant d’une main le câble et de l’autre une lampe.
Cette méthode peut déjà paraître assez effrayante aux personnes
qui n’y sont pas habituées ; mais celle de Villiczka ne l’est guère
moins, et, de plus, elle est assez singulière. On attache à un
noeud du câble un certain nombre de cordes, suivant le nombre
des personnes qui doivent descendre. Chaque corde, pliée
en deux, comme une balançoire, porte dans le bas une petite
sangle qui doit servir de siège, et une autre qui forme un petit
dossier ; il en résulte une espèce de petit fauteuil aérien, sur lequel
on se place. Pour s’y asseoir on tire la corde au bord du
puits, et lorsqu’on y est bien arrangé, on laisse la masse reprendre
la verticale; on reste alors suspendu au-dessus du gou-
fre jusqu’à ce que tout le monde se soit placé : il en résulte un
* Je ne suispas de l’avis de M. Schultes, l’expédition par le puits n’a rien
d’effrayant pour un mineur. Je ne suis pas étonné que tous les employés des
mines préfèrent, comme le dit ce savant, se laisser monter et descendre par le
puits d’extraction, comme un bloc de se l, ce qui se fait en un instant, plutôt
que de se donner l’ennui de parcourir 476 marches que présente l’escalier.
** C’est la hauteur des tours de Notre-Dame, au-dessus du pavé»