Calcaire rouge
de Bakony,
calcaire spathique : la disposition et les caractères de ces deux
sortes de calcaire, rappellent singulièrement ce que l’on observe
dans certaines parties dé la formation du Jura, tant dans les
couches inférieures que dans les couches superieures. Sa position
au-dessus du calcaire magnésifère donne une nouvelle force
à cette analogie, et tout porte à croire en effet que ces calcaires
représentent, en Hongrie, la formation du Jura.
' En sortant de Veszprim, on n’a plus rien à voir si l’on ne
quitte pas la route qui se trouve d’abord au milieu d’une plaine,
et ensuite entre des montagnes: assez éloignées. Mais du moment
qu’on est parvenu entrq les montagnes qui font partie du groupe
désigné sons le nom de ücikony, on rencontre partout, au fond
et sur les pentes de la vallée, une grande quantité de blocs et
de fragmens d’un calcaire, dont, jusqu’ici, nous n’avons fait
qu’indiquer l’existence. Il est de couleur rouge, ordinairement
compacte ou subsaccaroïde, et présentant çà et là des lamellës
très-brillantes de calcaire spathicjue; il s’y trouve par places une
quantité considérable de petites portions d’encrinites à l’état de
calcaire!spathique, qui donnent à la cassure un caractère beaucoup
plus sacBaroïde. On y voit également un assez grand nombre
de petites térébratules, à côtes angulaires , mais qui sont
tellement empâtées dans la masse, qu’il est impossible d’en voir
exactement la forme. Ces calcaires font une très—vive effervescence
avec les acides, et ne renferment plus de magnésie : leur
couleur passe du rouge de sang au rouge de chair et au jaunâtre.
Ils paraissent constituer toute la masse des montagnes environnantes
; on les retrouve jusqu aux sommets les plus eleves,
où ils ne présentent que des différences de teintes; mais je ne
puis rien dire sur leur étendue, n’ayant fait que traverser rapidement
ces montagnes, qui sont d’ailleurs.trop couvertes de
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R O U T E D E B U D E A U L A C B A L A T O N . 435
bois pour qu’on puisse les parcourir à son aise, ou apercevoir
au loin, des points les plus élevés, quelque différence de structure
qui puissent donner une idée de leur nature : l’oeil ne découvre
uniquement que des forêts sur toute l’espace qu’il peut
embrasser.
Les sommets où je suis parvenu, à droite et à gauche de la
grande route, et qui me paraissent être à peu près les plus élevés
de ces montagnes, se trouvent à environ 537 mètres de
hauteur au-dessus des mers *. C’est sans doute une élévation
peu considérable; mais, comme les plaines qui se trouvent au
nord et au sud sont très-basses, et ne s’élèvent guère qu’à 120
ou 130 mètres, il en résulte que les montagnes qui s’élèvent tout
a coup à 500 mètres au-dessus de ces plaines,produisent déjà un
grand effetsur le relief du pays : leur masse est d’ailleurs considé -
râble; elle se lie, d’une part, avec les montagnes qui se dirigent
vers le lac Balaton, et de l’autre, avec celles qui se portent à
Dotis et à Bude, dans l’angle du Danube. Les forêts de Bakony
sont renommées depuis long-temps par leur immensité, par les
difficultés qu’on éprouvé à les parcourir; elles ont servi plus
* i 3 Octobre 1818.
Sommité des montagnes f Hauteur du baromètre. . . . . . . . 708min.
de < Température.................... ... \. . . . . i8gT*
Bakony. ( Nuages volans.
Moyenne barométique de Bude.....................• . . 741min.
Température du mercure. . . . . . . . . . . . . \ 78^4
— de l’air................................. ... 1 &
Nota, Je ne puis prendre ici que la moyenne barométique de Bude; car,
n ayant eu à calculer que quatre ou cinq observations depuis mon départ de
Bude jusqu’à mon retour à Vienne, je n’ai pas cru nécessaire de demander le
tableau météorologique de l’observatoire.
T . I I .
Hauteur
des
montagnes.'
Forêls.
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