Résumé sur le
Bloksberg.
Réflexions
Telles sont les observations que j’ai faites sur le Bloksberg,
et les seules, je crois, qu’il fût possible de faire à mon passage ;
car j’ai parcouru la butte dans tous les sens. Il résulte de ces
observations :
1° Que la masse de cette montagne est composée d’une roche
argilo-siliceuse, le plus souvent assez tendre, qui passe au
silex terne et quelquefois translucide, noir, qui se trouve tellement
disposé, que la roche prend l’aspect d’une brèche.
2° Que vers le haut des escarpemens qui bordent le Danube,
et sur une espèce de gradin que présente la Montagne en*ce
point, il existe un véritable conglomérat composé de cailloux
roulés des.roches précédentes, liés entre eux par un ciment calcaire,
qui a l’apparence d’un tuf.’
3° Que sur la pente opposée à celle qui borde le Danube, il
existe des dépôts calcaires tufacés, les uns blancs, les Autres
jaunâtres, plus ou moins compactes, entre lesquels se trouve
une couche de calcaire qui passe lui-même aux deux variétés
précédentes, et qui présente des impressions de planorbes.
4° Au pied nord-ouest de la montagne, se trouvent des collines
assez élevées , composées de calcaire magnésien , qui se
désagrège facilement et se réduit en sables blancs. Ces sablés
forment aussi des collines, dans la masse desquelles on rencontre
des amas de matière siliceuse, très-celluleuse et extrêmement
légère.
Ce sont ces observaiions que'nous avons réunies dans Une
partie de la coupe pi: "VI, fig. 1.
Mais à quel ordre de formation appartient la masse du Bloksberg?
C’est sur quoi il est impossible .de prononcer actuellement.
Sans la présence des débris marins que nous avons fait
remarquer, on aurait peut-être été porté à regarder ces roches.
comme représentant la formation des meulières ( silex meulière
); mais les échinites, lés pointes d’oursin, les flustres, semblent
indiquer une autre époque dans la consolidation cle ces dépôts.
Peut-être pourrait-on soupçonner qu’ils tiennent aussi la
place de la craie ; Mais c’est encore une supposition qu’on ne
peut appuyer sur aucun fait positif. Nulle part on ne peut voir
sur quelle roche ils reposent, et seulement on peut soupçonner
qu’ils sont appliqués sur le calcaire compacte magnésifère qu’on
trouve à leur pied. Ils ne sont recouverts, à ce qu’on peut soupçonner
aussi, que par des dépôts qui appartiennent aux formations
les plus modernes ; savoir : des calcaires à planorbes et
des poudingues à ciment calcaire, d’une apparence .tufacée. Ces
deux derniers dépôts ont entre eux assez d’analogie parleur nature
et leur position, pour faire soupçonner qu’ils appartiennent à
la même époque. Nous verrons plus tard que les calcaires ma-
gnésifères, sont probablement assez modernes, et que s’il est
Vrai que la masse-du Bloksberg soit appuyée sur eux, elle se
trouverait assez bien dans la même position que la craie,, ou
même que le calcaire du Jura, auquel les pétrifications qu’elle
présente pourrait aussi la faire rapporter.
On rencontre encore une roche argilo-siliceuse, assez semblable
à celle du Bloksberg, quoique plutôt grise que jaunâtre,
sur la route de Bude à Kovacsi. J’y ai observé aussi quelques
indices de corps organisés, qui me paraissent être des empreintes
intérieures, de cidarites. Ces masses argilo-siliceuses se trouvent,
comme celles du Bloksberg, en relation avec les calcaires
magnésifères. Elles paraissent former les sommets qui s’élèvent
derrière les dépôts de tuf calcaire que nous observerons à Vieux-
Bude.
On a du sommet du Bloksberg une vue magnifique sur toute Vue du sommet
du Bloksberg.