sieurs excursions que j’avais projetées, et de me contenter des
renseignemens que je pus recueillir de coté et d’autre. Nous arrivâmes
à Unghvar, où je ne pus faire aucune course; je remarquai
seulement au pied des montagnes une grande quantité
Blocs de blocs de trachyte, et dans la ville quelques rochers en place
de la même nature : c’est un trachyte noir porphyrique, passant
au trachyte semi-vitreux, qui, dans quelques parties, présente
une structure scoriacée. Il parait que cette roche constitue les
premières collines qui s’élèvent derrière la ville ; maison trouve a
Conglomérat ]eur pied, sur le bord de la plaine, des dépôts de conglomérats
Minerais de fer. ponceux, qui paraissent s’étendre assez loin, et au milieu desquels
il existe des jaspes opales et des bois opalisés. Il paraîtrait que
c’est dans des conglomérats trachytiques que se trouvent les
minerais de fer, ou plutôt les matières silico-ferrugineuses qu’on
exploite à Domonya, et qu’on n’emploie, en quelque sorte, que
pour aider la fusion des autres especes de minerais qu on tire en
G.bstouiller.-plusieurs points des terrains de grès houiller. Les hautes montagnes
qui s’élèvent à l’est et au nord-est sont, d apres tous les
rapports, composées de grès semblables à ceux que nous avons
déjà observés dans tant d’autres lieux diffe'rens, sur les limites
de la Hongrie : c’est ce que Fichtel a déjà indiqué autour même
de Unghvar, et dans les parties les plus élevées de la chaîne, à
Stawnci et Uszok; c’est aussi ce que l’on devait être naturellement
porté à concevoir d’après la liaison de ces montagnes avec
celles de RuszJcd, etc. Les roches schisteuses ( Schieferfels) ,
que Fichtel a reconnues au-dessus du grès, ne me paraissent en
être que des variétés, et sont probablement celles qu’on emploie
pour la bâtisse dans la ville, et qu’on tire en effet des hautes
montagnes, et particulièrement des environs de O Szemere.
Mais il existe aussi d’autres roches dans cette contrée : on m’a
m o n t a g n e s d e v i h o r l e t . 2 8 1
cité des calcaires de couleur grise, qui renferment quelquefois
des pétrifications, et qui constituent une petite masse de montagnes
entre Perecseny , TJj Kemèneze et Varallyâ. Ce sont ces
mêmes calcaires que Fichtel a cités, et qu’il paraît avoir regardés
comme un prolongement de ceux de Homona ; car, selon
toute apparence, il n’a pas eu connaissance de la masse trachy-
tique qui ,se trouve entre ces deux points. La relation de ces
calcaires avec la formation de trachyte serait très-importante à
déterminer positivement; mais c’est une ;chose extrêmement
difficile, parce que les deux espèces de roches constituent des
masses isolées l’une de l’autre, dont chacune est recouverte de
débris qui masquent partout leur jonction. On est à cet égard
réduit à de purs soupçons, qui conduisent à penser que les dépôts
calcaires sont les plus anciens. Ils paraissent appartenir aux
dernières formations de transition, et par conséquent à la division
qu’on a nommée calcaire alpin.
: Ne pouvant faire aucune course à Unghvar, et n’espérant pas
de sitôt le retour dubeau temps, je continuai ma route vers Sze-
rednye. On ne rencontre alors que des collines de sables et des
cailloux roulés de grès houiller; près de Lasz on trouve, au-
dessous des sables, des conglomérats ponceux plus ou moins
solides, qu’on exploite en quelques parties comme pierres à bâtir.
On rencontre ensuite beaucoup de cailloux roulés de trachyte
, et en arrivant à Szerednye , on reconnaît que, cette roche
constitue les montagnes environnantes. Ce sont des trachytes
noirâtres, qui se divisent naturellement en tables plus ou moins
épaisses, et qu’on emploie dans toutes les constructions. De là
jusqu’à Munkacs, on ne rencontre plus que quelques collines
de sables, et la plus grande partie du chemin se fait en plaine.
Nous eûmes toutefois beaucoup de peine à nous en tirer, parce
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Calcaire.
Collines de
sables.
Conglomérat
ponceux.
Trachyle.
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