Salpêtre*
périences Se Green, que cette décomposition s’opère surtout
pendant 'l’hiver, de sorte qu’elle doit avoir ‘lieu particulièrement
dans les eaux mères qui restent au fond de quelques lacs.
11 est assez probable que c’-est à une décomposition de cette espèce
qu’était dù le sulfate de soude qui se formait a ©teuze,
dans les Schïot et résidus des chaudières, amoncelés entas con-
sidérallies , au pied desquels M/Gillet de Gaumont a observe,
dans l ’hiver de 1790, une source d’eau chargée de sulfate de
soude *. Mais, outre 'le sulfate de Chaux, il est possible qu’il
existe dans "les eaux une assez grande quantité de sulfate de magnésie,
dont la décomposition par le mariate, également à une
basse température, est encore plus facile. Green a reconnu que
la grande quantité de sulfate de soude qui s’est formée dans les
bassins des salines de Saxe, pendant l’hiver de 1794, était dâ
principalement au sulfate de magnésie **. Il est à remarquer
qu’il existe en effet aussi, dabs les plaines de là Hongrie, beaucoup
de sulfate de magnésie, auquel on fait, en général, peu
d’attention.
Il existe encore, dans les plaines de Hongrie, un autre sel
dont l’origine est peut-être plus difficile à expliquer : c est le
salpêtre, qui s’y trouve, à ce qu’il paraît, en ^ g r a n d e quantité
• il effleurit aussi à la surface du terrain dans les comi-
tats de Szathmar, *de Szabolcz , de Bihaj:, ainsi que dans les
plaines de Stulhweissenburg et d’ddenburg : l’exploitation peut
en être fort considérable, et fournir complètement à tous les
* Journal des Mines de Paris, i3» cahier, pag. 10.
■** r oyez le beau mémoire de Green, dans le Journal des Mines de Paris
' i f cahier, pag. i63.
besoins de la Hongrie et de l’Autriche. On en a tiré près de 7000
quintaux pour le compte du gouvernement, en 1802, quoique
les ateliers ne soient pas montés pour recueillir tout ce qui peut
en exister.
Ruckert pensait encore que ce sel devait être une production
minérale, et il était porté à croire qui en existait un banc de
plus de 60 lieues de longueur sur 25 à. 30 de largeur ; il se fondait
principalement sur ce que tous les puits que l’on creuse
dans la partie orientale de la grande plaine , ne présentent que
des eaux nitreuses,. et sur ce que Le salpêtre qui effleurit à la
surface du terrain se trouvait dans des lieux où il ne paraissait
pas que des substances animales aient pu contribuer à sa formation.
Je ne puis être encore de son avis à cet égard : car j’observe
au contraire qu?il y a dans cette contrée des troupeaux
immenses de boeufs, de buffles et de chevaux, qui doivent contribuer
pour beaucoup à la production de ce sek II me semble
voir encora, et même d’après ce que dit Ruckert, que les eaux
des sources souterraines ne renferment qu’une très-petite quantité
de ce sel, et il ne serait pas étonnant qu’elle y fut le résultat
de l’infiltration des eaux de la surface. Au reste, l’existence du
salpêtre au milieu des landes, et dans une foule d’autres circonstances,
est encore un phénomène qui a besoin de beaucoup
de recherches. Nous savons positivement que ce sel se forme
en abondance dans tous les lieux où se trouvent réunies des
matières animales et végétales en décomposition *; mais il n’est
* Les matières animales fournissent l azoie qui donne lieu à la formation do
l'acide nitrique : les débris végétaux fournissent lapatasse. On peut d’ailleurs,
relativement à, ^existence de cet oxyde, imaginer que peut-être il se trouve une
certaine quantité, de muriate de potasse dans; les argiles salifères‘des.plaiucs-dte