calcaires magnésifères au pied desquels il est placé. Ces grès ont
beaucoup d’analogie avec les variétés fines deceux que nous avons
observés à la montagne de Naszal, tom. I, pag. 547 et sur la route
de Bude à Kovacsi, tom. II, pag. 397. Us sont en général fins, très-
solides, et leur masse est partout assez pure. Us ne renferment pas
de paillettes de mica comme les grès à lignites où cette substance
est extrêmement abondante et contribue à donner la structure
schisteuse : on n’en voit que çà et là quelques paillettes isolées
très-fines ; ils sont uniquement formés de petits grains de quarz
hyalin qui sont agglutinés sans ciment apparent et entre lesquels
se trouve une plus ou moins grande quantité de petits
points blancs qui ressemblent à du feldspath décomposé. La
couleur generale de la masse est le blanc rougeâtre, mais ç.a et
là on trouve des parties qui sont colorées en rouge.très-foncé.
Dans quelques points aussi les grains de quarz sont plus gros et
la roche ressemble alors aux variétés grossières des grès de Naszal
et de la route de Kovacsi.
Après avoir fait cette excursion, je rentrai à Szanto d’où je me
Taiica? portai au nord pour visiter la butte de Tatica et les plateaux
que j’avais aperçus dans cette direction du haut de la montagne
du château de Reszi. Je me dirigeai d’abord sur le Tatica dont
la hauteur et la situation ont quelque chose d’imposant. Il faut
traverser, avant d’y arriver, des collines qui sont entièrement
composées de sables et de grès très-micacés, qui font suite à celle
de Vindornya Szôlôs et qui sont assez élevées; mais le Tatica
lui-même est une butte basaltique de forme conique, qui s’élève
majestueusement au sommet de ces collines, et par conséquent
au-dessus de tout ce qui l’entoure, pl. VII, fig. 1 et 2. Le basalte
y ressemble beaucoup à celui de Szôllôs, mais je n’y ai
point observé de zéolite ; il y a des parties qui sont très-celluleuses,
mais qui ne paraissent pas former cle couches particulières.
J’espérais ici pouvoir observer la position de cette roche
par rapport aux dépôts sableux, qui me présentaient de loin
quelques escarpemens au pied même de la butte, mais je n’ai
rien pu voir de positif, et d’après la disposition du terrain, on
peut aussi bien penser, ou que le basalte repose sur le sable,
ou le sable sur le basalte; il n’y a que la forme de la montagne,
sa manière de s’élancer subitement au-dessus des collines environnantes,
l’analogie avec les montagnes basaltiques qui se
trouvent au milieu des plaines, où l’on ne peut guères concevoir
qu’elles soient les restes de quelque dépôt plus étendu , l’origine
enfin à laquelle toutes les probabilités conduisent, etc.,
qui puissent faire naître quelques idées particulières dont nous
parlerons plus tard, pour ne pas mêler des discussions systématiques
avec une relation de faits positifs.
La butte de Tatica est totalement séparée, à l’ouest, du plateau
basaltique de Szôllôs par un terrain où l’on ne trouve que
du sable. Au nord-est elle est aussi séparée, mais par un plus
petit espace, d’un plateau de basalte, qui se trouve sur cette
direction, et où, comme à Szôllôs, la roche repose évidemment
sur le sable, ce que l’on voit distinctement à son extrémité la
plus septentrionale. Il en résulte que la masse basaltique du Tatica
semble être tout-à-fait indépendante de celles qui constituent
les plateaux, quoique par sa position géographique elle
en soit très-rapprochée. Le sommet de cette butte porte un
vieux château, qui n’est pas encore si délabré qu’on ne puisse
reconnaître qu’il a dù être considérable et très-fort; mais
comme tous les anciens châteaux, il est situé de manière à ce
qu’il serait insignifiant dans les guerres actuelles. C’était une
retraite au milieu des forêts dans ces temps désastreux où la