Boche siliceuse
supérieure.
5 0 0 r e l a t i o n h i s t o r i q u e , c h a i ?, x v i i i .
près horizontales, et qui ont seulement une.legere inclinaison
au nord. On y trouve des veines assez considérables d’une matière
fibreuse blanche, que j’ai regardée comme arragonite, et
qui m’a rappelé alors les masses de tuf basaltique de .Vertaison ,
près de Clermont en Auvergne, où se trouvent ces belles veines
d’arragonite fibreuse qu’on désigne souvent, et assez mal à propos,
sous le nom d’arragonite du Cantal. Ces tufs se trouvent
partout, soit sur les pentes septentrionales de la montagne, sur
le chemin d’Aszofeô, soit dans les collines qui sont à l’ouest,
soit enfin dans les eearpemens qui s’élèvent à l’est au-dessus du
lac. Il existe sur la plage, au pied de ces escarpemens, des dépôts
considérables de fer oxydulé titanifère, qu’on recueille encore
dans ce lieu comme dans tant d autres, pour servit de
poudre à mettre-sur l’écriture : il est connu-sous le nom de sa-;
ble de Balaton ou sable de Füred. Il est très-fin, ét renferme
une quantité considérable de petits grains rouges, dont il me
paraît difficile de déterminer la nature; mais on ne peut guère
les comparer qu’à des grenats ou des zircons, et plus particulièrement
à ces derniers, car ils me paraissent infusibles..Ce fer
oxydulé provient de la destruction journalière du tuf basaltique
, qui en renferme, comme à Kapoltz, une trèsrgrande quantité
: le mouvement des eaux du lac fait un lavage naturel, au
moyen duquel toutes les parties terreuses sont enlevées, et il
reste alors la partie métallique qui, tous les jours, se nétoie de
plus en plus.
Ces tufs basaltiques sont recouverts par une masse de matière
siliceuse, blanchâtre ou jaunâtre, tantôt compacte, tantôt celluleuse
, qui se casse assez facilement, et qui m’a rappelé alors
le silex meulière ; mais je n’y ai observé nulle part de coquilles.
C’est sur cette roche que se trouve le village de Tihany : la plupart
des maisons en sont bâties ; elle se prolonge dans la partie
méridionale de la montagne, où on la retrouve assez loin sur
le chemin qui conduit au bord du lac, à l ’extrémité sud; mais
on entre ensuite sur des sables qui coiistituent les dernières collines
, et dont je n’ai pu voir la relation. Peut-être cette roche
siliceuse, qui se trouve ici appliquée sur le tuf basaltique, re-
pose-t-elle aussi sur les sables, et se raporte-t-elle à la même
formation que les calcaires à lymnées du plateau de Nagy Va-
sony, et que le calcaire siliceux de Kapoltz.
Il se trouve, au sommet de la .montagne de Tihany, un petit
lac qui sert d’abreuvoir à tout le village, et qui est partout entouré
de collines composées de tuf basaltique : on me l’avait
encore annoncé comme un cratère , car c’est l’ordinaire des
personnes qui embrassent, à l’égard du basalte, l’opinion d’une
origine ignée,'de voir partout des cratères dans les moindres
enfoncemens. Mais il ne parait pas possible qu’il en soit ainsi du
petit lac de Tihany, qui a très-peu de profondeur, n’est entouré
que de collines très-basses, et qui, de plus, se trouve au
milieu des tufs très-altérés, en couches distinctes et à ciment
calcaire, qui ne sont certainement pas le produit immédiat
d’une éruption volcanique. Ce sont des matières , très - probablement
d’origine ignée, qui ont été remaniées par les eaux,
triturées et altérées avant d’être déposées en couches. Mais la
présence de ces tufs dans cette partie de la contrée, très-loin des
formations basaltiques, n’en est pas moins un fait fort remarquable.
Comment ont-ils été transportés dans ces lieux et à cette
hauteur? a-t-il existé dans les environs quelques dépôts basaltiques,
auxquels ils se rattachaient, qui aient entièrement
disparu , ou bien faut-il les' rattacher encore à la grande formation
dés environs de Kapoltz? Ce sont autant de ques-
Lac an sommet
delà
montagne.