fois nous laisser entrevoir quelques-uns des grands traits du
monde ancien , en nous transportant au-delà de, l’epoque où les
mers ont pris leur niveau actuel, et où toutes lés partiés basses
de nos continens ont e'té mises à sec. C’est sans doute par suite
de cette dernière catastrophe que s’est trouve' creusé ce passage
étroit par lequel le Danube s’échappe encore à travers les montagnes
de la Yalachie, et où la masse solide du terrain est coupée
à pic sur une hauteur de plus de 100 mètres au-dessus du
niveau des eaux, indépendamment des pentes rapidés que les
montagnes présentent encore au-dessus de cesescarpemens.Des
pointes de roches sans nombre, qui sont comme les témoins
du déblayement, encombrent encore pendant plusieurs lieues
le lit du fleuve, et en rendent, dans cette partie, la navigation
extrêmement difficile.
CHAPITRE XV.
DE LA CONTRÉE DE PEST ET BUDE. — CALCAIRE COQUILLER
PARISIEN. — LIGNITES, CALCAIRE MAGNÉSIFÈRE.
P e s t et Rude ne forment, en quelque sorte, qu’une seule et
méme ville, dont les deux parties seraient seulement séparées
par le Danube. Pest se trouve a la gauche du fleuve, au bord de
la grande plaine, et Bude à la droite, au sommet et sur la pente
de quelques collines, dont la hauteur en ce point est peu considérable.
Un pont de bateaux établit une libre communication
entre les deux villes pendant la plus grande partie de l’anneej
et ce n’est que dans les grandes crues d’eau que la rapidité du
fleuve oblige à l’interrompre. Bude ancien, qui forme un bourg
particulier, n’est pas même séparé de Bude nouveau, et on passerait
de l’un à l’autre sans apercevoir de différence, s’il n’existait
une espèce de barrière comme entre une ville et ses faubourgs;
Il résulte de cette réunion une très-longue rue au bord
du Danube, entre ce fleuve et les collines qui le bordent, et il
faut une heure et demie pour aller, à pied, d’une extrémité à
l’autre.
Il paraît que ces villes remontent à une très-haute antiquité ; Amiqmtisde
peut-être même existaient-elles lors de la conquête des Romains ;
mais au moins est-il certain que ces peuples ont eu des légions
en station sur les bords du fleuve , vers cette partie. On a trouvé