Dépôts de li-
gniles de
Sari Sap.
il pàraît qu’ils sont recouverts, dans quelques points, par des
calcaires compactes non magnésiens, qui renferment beaucoup
de coquilles bivalves de differens genres. Malheureusement je
n’ai pu en voir dans ma course que des affleuremens ; de sorte
qu’il m’a e'té impossible de juger positivement de leur nature.
Les coquilles que j’ai observées dans la roche même sont
difficiles à de'terminer, parce qu’elles ne sont pas assez bien
conservées; mais à la surface du terrain, on trouve une grande
quantité de grosses huîtres de 6, 8 et 10 pouces de longueur,
éparses çâ et là , et qui ne peuvent manquer de rappeler les
grosses huîtres du Jura. Je suis porté en effet à croire, d’après
ce que j’ai vu dans d’autres lieux où ces calcaires sont mieux
caractérisés, qu’ils appartiennent à la formation du Jura. Ce qui
paraît certain, c’est qu’ils sont supérieurs au calcaire magnési-
fère, et qu’ils s’enfoncent aussi sous les grès qui renferment les
dépôts de lignites dont il nous reste à parler.
J’arrivai à Sari Sâp dans un moment fâcheux. Un orage violent
avait eu lieu dans la nuit précédente, et le tonnerre était
tombé sur les bâtimens d’exploitation. Tout était brûlé; les effets
qu’on avait pu sauver étaient épars sur la pente de la montagne,
et les mineurs, sans abri, étaient couchés pèle mêle au
milieu des tristes débris qu’ils avaient dérobés aux flammes. Cependant
le directeur eut encore la complaisance de m’accompagner
dans les travaux.
On reconnaît, à Sari Sâp, trois couches de lignites, dont la
plus profonde est très-épaisse; on ne l’a pas encore traversée,
et on ne sait en conséquence ce qui se trouve au-dessous. Ces
couches sont séparées par des lits de matière argileuse jaune ou
grisâtre, qui fait effervescence avec les acides, et laisse ensuite,
au fond de la liqueur, un dépôt considérable. Chacun de ces
lits se trouve divisé en feuillets plus ou moins minces, les uns
purement terreux, les autres de matière très-charbonneuse, brunâtre,
à ,cassure transversale eonçhoïde, d’uij éclat presque vitreux.
On trouve entre .ces feuillets une très-grande quantité de
coquilles très - comprimées , et qui consistent uniquement en
lymnéeset en planorbes. Amdessus dé jà dernière ço.uche combustible
visible, se trouve un dépôt d’argile noirâtre, qui fait
aussi effervescence aye.c les acides, et qui renferme une grande
quantité de coquilles, dont la teinte blanche tranche agréablement
sur lp fond noir de la roche. Là plus grande partie de ces
coquilles sont bivalves : on y reconnaît des espèces qui se rapportent
nécessairement au genre moule ; elles ont de 6 à 8 lignes
de longueur, sont assez bombées et angulaires vers le sommet :
les accroissemens de la coquille sont souvent fortement marqués.
Il y,existe aussi d’autres biyalves très-nombreuses, qu’il
est difficile de rapporter à un genre, parce qu’on ne peut voir
les charnières. Le plus grand nombre sont des coquilles ovales
pblongues ; mais il y eu a quelques-unes d’orbiculaires,
dont le test,est plus épais. Toutes ont leur surface très-hsse;
mais leur test est extrêmement altéré. Il existe aussi, parmi ces
coquilles, quelques univalyes turriculées, les unes lisses, les
autres couvertes de petits tubercules granuleux, disposés en
cordons transverses. Il est encore impossible de dire positivement
à quel genre ces coquilles appartiennent, parce qu’on ne
voit pas leur bouche; elles ne peuvent cependant être rapportées.
qu’à il’un des genres cçrite, turritelle ou m,élanie ; et il
semble que ce soit plutôt au premier qu’aux deux autres.
Le lignite même, .surtout celui de la couche inférieure, est
assez remarquable par sa solidité et son éclat. On p’y reconnaît
plus le tissu du .bois, mais un tissu,grossièrement schisteux. La