Plateau
basaltique
de Yindornya
Szolôs.
par les premières collines et par leur relation géographique avec
les montagnes précédentes, on ne doit encore y trouver que
les mêmes grès jusqu’à ce qu’on soit arrive vers Sümcgh, dont
nous parlerons plus tard. Ce n’est, en général, qu’au sud-est
qu’on aperçoit des montagnes assez hautes, qui, par leur forme
et leur élévation, semblent annoncer des terrains d’une autre
nature.
Ce fut vers ces hautes montagnes que je jugeai à propos de
me porter immédiatement. J ’avouerai que, malgré l’exemple
que j’avais eu déjà autour de Bude, la forme de ces montagnes,
qui ne présentent que des buttes coniqués entassées les unes sur
les autres, m’avait fait concevoir l’idée qu’elles appartenaient à
la formation trachytique : je conservai cette présomption jusqu’au
moment où j’arrivai sur elles, et ce ne fut pas sans un
nouvel étonnement que je reconnus leur nature calcaire. Ces
montagnes sont celles de Reszi, qui s’étendent au sud jusqu â
Keszthely, et à l’est jusqu’au bord des plaines marécageuses de
Tapollzci.
En sortant de Szalaber, je me dirigeai vers Saint-Groth, le
long de la rivière de Szalci, et je poursuivis la grande route de
Keszthely jusqu’à TJdvarnok, dans une plaine cultivée, ayant
à droite et à gauche des collines dè sables. Mais je quittai bientôt
cette route pour me diriger à l’est, à travers les collines , sur
le village de Szollôs ( Vindornya Szollôs ). Partout je ne trouvai
que des sables, les uns en masse peu solide , les autres agrégés
et formant des masses schisteuses, tout-à-fait semblables à
celles que nous avons observées dans les montagnes de Cserhat
et dans la contrée de Bude. Mais en arrivant au village, toutes
les pierres éparses çà et là, toutes cellés dont on se servait pouV
bâtir, m’annoncèrent la proximité d’un dépôt basaltique. C’est
en effet la roche qui forme toute la partie supérieure de la montagne
qui se trouve à l’est au-dessus du village : elle constitue
un plateau d’une assez grande étendue, couvert de terre végétale,
et couronné par un bois de chênes assez touffu. Le basalte,
en couches horizontales, y repose sur lès grès et les sables que
je viens de décrire; il renferme une très-grande quantité de
feldspath en très-petits cristaux, qui donnent à la roche une
cassure saccaroïde, comme dans les basaltes de Somlô, mais
encore mieux prononcée : la couleur est un gris noirâtre. La matière
noire qui détermine cette couleur par sa dissémination uniforme
, est très-peu abondante ; de sorte que dans les esquilles
minces qu’on examine à une vive lumière, on n’observe presque
que du feldspath blanc transparent, dans lequel se présentent
seulement çà et là quelques petits points noirs. Mais il existe
dans ces roches une grande quantité d’olivine jaunâtre ou verdâtre,
en très-petits grains disséminés dans tous les points. Çà
et là on observe quelques petites cellules qui sont remplies, en
tout ou en partie, par une substance blanche, tantôt fibreuse,
en fibres radiées du centre à la circonférence ; tantôt en petits
cristaux assez distincts. Ces cristaux présentent un prisme tétraèdre
rectangulaire, terminé par une pyramide composée de
quatre faces rbombes, tournées par conse'quent sur les arrêtes
du prisme. Ils ressemblent beaucoup a des cristaux dapophillite,
du genre de ceux que M. Haüy rangeait autrefois avec la stilbite
dodécaèdre.
En allant de Yindornya Szôllos à F indornya Lac et à
Szantg, on côtoie la montagne au sommet de laquelle ces basaltes
se trouvent ; tout le terrain que l’on traverse est composé
de sables et de grès ; mais les pentes sont couvertes de frag-
mens de basalte tombés des hauteurs. En descendant vers