Excursion à la
roche aux aigles.
Conglomérat
trachytique.
rement formées de trachytes; qu’elles y forment une colline
assez étendue du sud au nord, et qu’on nomme, en hongrais,
Hoszszu Bertz ( longue colline ) ; il est, de plus, certain que
cette colline, qui présente à la fois des conglomérats trachyti-
ques ordinaires, et de la roche alunifère, est liée avec les masses
de conglomérats qui couvrent partout le pied de la montagne de
Matra, et semblent en faire réellement partie. Mais nous aurons
plus tard l’occasion de rectifier cette conclusion déduite des faits
généraux qu’on observe à Parad; nous verrons qu’en effet, dans
le comitat de beregh, les pierres d’alun font distinctement partie
des conglomérats ponceux , dont la destruction a donné
naissance à de nouvelles masses d’apparence cristalline, et que
le plus grand nombre de leurs caractères ferait prendre pour
des produits immédiats, si on ne les voyait en place.
Après avoir visite ces exploitations 9 nous continuâmes notre
excursion dans la montagne. On traverse, pendant deux heures,
des bois épais de chênes ( quercus cerris, quercus pendulà ,
quercus robur ) et de hêtres ( fagus sylvatica ), qui se prolongent
jusqu’au plus haut sommet. On ne rencontre d’abord
que quelques petits blocs de trachée, isolés çà et là, et qui
élèvent leurs pointes au-dessus de la terre végétale. Mais, à mesure
qu’on s’élève, les blocs deviennent plus gros et plus nombreux,
et bientôt on croit reconnaître qu’ils font partie d’un
conglomérat grossier ; enfin , le conglomérat se présente d’une
manière évidente, et on le poursuit jusqu’aux points les plus
élevés de la Matra. La première de ces pointes que nous visitâmes,
est celle qu’on nomme Sas-Kô, la roche aux aigles, parce
que les aigles viennent s’y reposer. En arrivant, je remarquai
d’abord au nord des conglomérats trachytiques ; mais au sud,
dans un endroit un peu plus élevé, on trouve des roches solides,
noirâtres ou brunâtres, à pâte de feldspath compacte, qui Trafic
renferment de petits cristaux de feldspath lamelleux, des cris- conglomérat,
taux de pyroxène noir, et quelques cristaux de fer oxydulé. Ces
roches, qui sont tout-à-fait semblables, par leur nature, aux variétés
de trachyte que nous avons rencontrées, en plusieurs
points, autour deKremnitz, se divisent en tables plus ou moins
épaisses, à peu près horizontales, ou plutôt qui plongent légèrement
au sud, sous l’angle de 20 degrés. On pourrait d’abord,
en voyant cette roche pour la première fois , la prendre pour
une variété des phonolites ( Klingstein ) qu’on rencontre au-
dessus du basalte, et d’autant mieux que sa division en assises
horizontales pourrait entraîner à penser qu’elle repose sur le
conglomérat qu’on rencontre à son pied, et dont on ne peut
voir distinctement les relations avec elle ; mais, outre que cette
roche ressemble complètement à celle que nous avons déjà vue
dans le terrain de trachyte même, on découvre bientôt, en
continuant de monter jusqu’an sommet de la roche aux aigles,
qu’elle appartient réellement au terrain trachytique. En effet,
on voit alors distinctement qu’elle s’enfonce sous un conglomérat
trachytique, identiquement le même que celui qu’on avait
d’abord rencontré à son pied, et dont on peut suivre partout
la continuité, assez clairement pour être bien certain que ce
ne sont pas deux couches arénacées distinctes, entre lesquelles
se trouverait une couche porphyrique. Cette circonstance, en
distinguant entièrement la roche que nous venons de citer de
celles qui appartiennent à la formation basaltique, dont la position
est au-dessus du conglomérat de trachyte, la rattache évidemment
au terrain trachytique.
La roche aux aigles, entièrement formée de conglomérat, et
dont la partie nord-est est escarpée à pic comme une muraille,