en amphithéâtre jusqu’aux frontières de la Hongrie; leurs sommets
se trouvent ici à environ 875 mètres au-dessus des mers .
rte- Les chemins par lesquels il faut passer sont horribles ; je ne sais
comment il se peut qu’on ne se précipite pas à chaque instant
en côtoyant des pentes où il n’y a pas de route trace'e, et où les
voitures penchent toujours d’une manière effrayante vers le
fond de la vallée. La descente du côté de Lublô n’est guère meilleure
dans la première partie ; on n’a plus de pentes à côtoyer,
mais il faut les descendre, et les chemins, qui vont souvent en
ligne droite suivant ces pentes, sont quelquefois d’une telle rapidité,
qu’on pse à peine y risquer les chevaux. L’inclinaison
me parut quelquefois si forte, que j’ai été curieux d’en prendre
la mesure; mais j’ai été étonné de ne la trouver, dans les endroits
les plus rapides, que de 20 à 25 degrés : je l’aurais jugée
de 50. C’est qu’en effet nos yeux nous trompent souvent dans
ces évaluations approximatives, et 30 degrés d’inclinaison forment
déjà un plan où, même dans un chemin de terre, il est
difficile de faire monter ou descendre une voiture avec sécurité.
La chose serait de toute impossibilité sur un pavé où le frottement
serait beaucoup moins considérable **. Il arrive quelque-
’ * 16 août j 8 i 8.
Sommet entre Novysan-C Hauteur du baromètre. . . . . . .
dck et Lublô, < Température. . . . . . . . . . . . i 4srà
6 heures du soir: !C Temps couvert. Hauteur du baromètre. . . . . . y4pmilb
Température du mercure. . . . . i8sp*
=* de l’air. . . . . . . . 20
** Il est à remarquer quT’eenm pFsr acnocuev elerst. grands chemins, dans les parties les
plus rapides, n’ont jamais 5 degrés de pente ; c’est tout ce que les lois’ autorisent.
ffiis en Hongrie, où il n’est pas rare de trouver de tels raidillons,
qui, à la vérité, ont toujours peu de longueur, qu’il se trouve
au bas, des creux oit la voiture vient s’embourber après être
descendue. Oti évité, en montant, et s chemins rapides; mais en
descendant, les voituriers ne s’en font aucun scrupule, et restent
meme sur leur voiture. En general, les chemins sont partout
exécrables en Hongrie ; mais c’est dans les montagnes surtout
qu’il faut les voir : on y fait passer les chevaux et les voitures
dans des points ou certainement en France on n’imaginerait jamais
de les conduire.
En arrivant vers Lublô, on passe entre des collines assez
hautes, sur une desquelles se trouve le vieux château; elles sont
composées d’un calcaire compacte avec silex, assez semblable à
celui d’Altendorf, et qui parait également s’enfoncer sous la masse
des grès, quoiqu’on ne voie pas précisément la superposition
immédiate, comme à Maniow, page 156. On passe bientôt au
fond de la vallée au milieu des ruines d’un village, qui a été détruit
par une inondation, et que, pour prévenir de nouveaux
accidens, on a rebâti sur la colline. Enfin, on arrive à Lublô,
qui est un bourg assez considérable, près duquel il y a des bains
assez renommés. Par malheur, j’y arrivai la veille d’un grand
marché; 1 auberge, les cabarets, les maisons particulières, tout
était rempli de gens que ce grand jour avait attirés, et il fut de
toute impossibilité d’avoir un logement. Mon équipage ayant
sans doute quelque chose d’extraordinaire, on me prit pour un
comédien, et l’aubergiste était désespéré de ne pouvoir me loger;
j eus beau lui assurer que je le divertirais beaucoup quand
j aurais une chambre, il n’y eut pas moyen ; et il fallut repasser
le Poprâd pour aller dans un petit cabaret sur la rive gauche,
e n y us guère plus heureux, car les paysans dansaient avec
Lublô.
Collines calcaires.
Logement
à Lublô.