vous fait voir pages lOftà 175, qu’à cette grande formation arena-
cëè^qüi comprend le grès vou^{Rothliegende) et le grès houiller,
et qui est évidemment le résultat d’un bouleversement general
à la surface de notre planète. Mais depuis cette époque, les
eaux, resserrées en Hongrie dans un bassin particulier, ont
parts les montagnes plus anciennes , en s’appuyant sur les escarpemens qu’elles
présentaient. Us renferment des cailloux roulés de ces montagnes, plus encore
que des roches primitives qui se trouvaient apparemment garanties par l’espèce
de manteau que formaient autour d’elles les premiers déblais. On y trouve une
grande quantité de débris organiques, de plantes, de poissons, de mollusques,
qui offrent aussi des caractères particuliers.
Enfin on arrive à une troisième époque de bouleversement, à celle qui a
creusé nos vallées actuelles au milieu des roches primitives et des dépôts précédons;
elle a accumulé de nouveaux débris arénacés, qui constituent le na-
gelflue et la mollasse, par dessus lesquels se sont déposées ces couches immenses de
calcaires sableux et coquillers, dont les environs de Paris nous présentent un
exemple frappant, et que l’on trouve dans un grand nombre de lieux différens.
La quantité de débris organiques , que cette époque nous présente, est immense
, et ce sont ceux qui se rapprochent les plus des êtres qui vivent ou vé-*
gètent actuellement sur notre terre. Une circonstance bien remarquable, c’est
que c’est uniquement dans les débris amoncelés par cette dernière catastrophe
que se trouvent les ossemens de quadrupèdes et d’oiseaux ; il n’en existe aucun
dans les débris accumulés dans les deux époques précédentes , où l’on ne
trouve que des animaux aquatiques ou des végétaux. Il semble donc que quand
les premières révolutions ont eu lieu, la surface de la terre n’était pas encore
habitée, et qu’au contraire, avant la dernière catastrophe, l’organisation ani-
ïnale ayant reçu tout son développement, la terre nourrissait des quadrupèdes,
des oiseaux de toute espèce, dont une immense quantité s’est trouvée détruite
et ensevelie sous les débris des montagnes. Mais ce qui est plus remarquable
encore, et qui ne peut manquer de conduire à de profondes méditations, c’est
que l’apparition des quadrupèdes et des oiseaux, suivant l’ordre de la création
que nous retrace la Genèse, n’a eu lieu qu’après celle des végétaux et des animaux
aquatiques, des poissons et des reptiles, c’est-à-dire précisément dans
amoncelé des sables au milieu desquels se trouvent des Bgnites,
des amas coquillers, dans lesquels onreconnaît des lymnées et des
plmiôrbes; plus tard, des débris nombreux de mollusques et
de polypes ont formé, par leur accumulation, des massés considérables
qui reposent sur les grès précédées, et qui, à leur
tour, ont été recouverts par les dépôts de sables qui forment
aujourd’hui le sol de la plaine. Peut-être aussi est-ce vers l’époque
de la formation de ces digues de sables et de débris, qui ont
déterminé le bassin de la Hongrie, qu’ont été soulevées du sein
des eaux ces montagnes particulières dont l’origine est très-
probablement ignée, et qui, en conservant une figuré propre
où se trouve encore empreint le cachet de leur forme primitive,
sont aujourd’hui même comme des îlots au bord de la
plaine et en avant des montagnes anciennes. Tels sont les groupes
de Matra , de Tokaj et de jVihorlet, placés en avant
des sables accumulés en talus sur les frontières de la Galicie, et
uni sont probablement le résultat d’éruptions volcaniques sous-
marines. C’est ainsi que l’étude de la géologie semble quelquel’ordre
où leurs dépouilles se présentent au milieu des terrains : concordance
extraordinaire qui ne peut être l’effet du hasard, et qui, en nous conduisant à
admettre des faits que les livres saints ont voulu nous- cacher, nous entraîne
aussi à reconnaître dans les détails qu’ils nous ont laissés, une profondeur de
connaissances qui contraste d’une manière frappante avec l’ignorance des temps
où ils ont été dictés. La géologie nous indique des bouleversemens avant la
création des mammifères; mais elle nous en montre aussi un qui a eu lieu évidemment
depuis leur existence; rien ne s’oppose, et tout, au contraire, conduit
à ce qu’on admette que cette dernière catastrophe est celle dont la Genèse
nous a donné à la fois la cause et les détails, et dont on retrouve, sous diverses
formes, la tradition chez tous les peuples. Tout conduit aussi à nous faire voir
que, depuis cette époque, il y a eu plusieurs formations partielles, qui rentrent
dans l’ordre commun des choses.