Sables
coquilliers.
gnées du chemin, et il était trop tard pour entreprendre une
nouvelle excursion. A mesure qu’on s’avancé à l’ouest, les montagnes
s’abaissent progressivement, et au-delà de Vôrôs Lôd,
ce ne sont plus que des collines couvertes de térre, à la surface
desquelles setrouve une grande quantité de fragmens calcaires,
identiques avec ceux que nous venons de décrire. Je soupçonne
que toutes ces collines sont, en grande partie, composées de
sables ; elles vont se perdre au nord-ouest, dans les plaines de
Raab, et se lient à l’ouest avec les montagnes de grès qui séparent
les plaines de Raab de celles du lac Balaton.
Après avoir passé le village de Rendek, où je fus obligé de
coucher, la route se trouve tout-à-fait dans la plaine et au milieu
d’un bois peu épais, entièrement formé de chênes. Le géologue
ne peut d’abord rien observer, si ce n’est à la surface du
terrain une grande quantité de cailloux de quarz, de calcaire
rouge, comme ceux des montagnes de Bakony, et de calcaire
magnésifère, mélangés avec les sables. Mais à une heure au-delà
du village, je trouvai plusieurs trous qui paraissent avoir été
faits pour tirer du sable, et dans lesquels j’ai observé, au-dessous
d’un sable grossier, des dépôts coquilliers fort analogues à
ceux que nous avons vus dans les montagnes au-dessus de Szal-
ka, tome Ier, page 533. Ce sont de même des sables mélangés
de cailloux roulés de quarz, de gneiss, etc., réunis par un ciment
calcaire plus ou moins abondant, et lui-même très-terreux
, de sorte que toute la masse est encore friable. J’ai reconnu
parmi les débris nombreux que ces dépôts renferment, des
huîtres, des anomies, des peignes, des balanes et des polypiers
isolés, très-petits, qui paraissent devoir être rangés parmi
les millépores. Tous ces débris sont épars dans la masse ter*
reuse; mais les balanes sont entassées les unes sur les autres, et
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formant ainsi des masses plus ou moins grandes, ou groupées
sur les cailloux roulés de gneiss et de quarz, que ces sables renferment.
Cette circonstance particulière indique bien clairement
que ces coquilles n’ont pas été transportées dans des inondations
accidentelles, mais qu’elles vivaient dans l’endroit même
oit nous les trouvons aujourd’hui, et qui, par conséquent, était
jadis un fond de mer. Les polypiers sont de très-petites masses
globulaires irrégulières, dont les plus grosses ont environ un
pouce de diamètre, et qui sont formées d’une multitude de
petits tubes groupés en faisceaux. Ces débris organiques m’ont
singulièrement rappelé ceux que j’ai observés dans le Bas-Dauphiné,
au pied des montagnes dé Uchaux, comme, par exemple,
à St.-Eyries, dans la contrée de St.-Paul-Trois-Châteaux,
où ils reposent sur des calcaires coquilliers solides, qui ont une
analogie de formation avec les calcaires grossiers des environs
de Paris. Ils rappellent égalementles-dépôts de sables calcarifères
et coquilliers de Villeneuve-lès-Avignon, de Montpellier, etc.
Enfin, on peut citer aussi les dépôts des collines subapennines.
Dans tous ces lieux ce sont, à très-peu de chose près,' lesunêmes
débris organiques que dans les plaines de Raab, les mêmes balanes,
les mêmes huîtres et les mêmes polypiers.
J’ai retrouvé les mêmes sables coquilliers dans plusieurs excavations
semblables a celles que je viens de citer, et tres-dis— liquesau milieu
tantes les unes des autres ; de sorte qu’il parait assez clair qu’ils 1 " P'a M
s’étendent dans toute celte partie de la plaine : peut-être se rattachent
ils à ceux que nous verrons plus tard à (Edenburg, dans
la partie occidentale du même bassin, qui d’ailleurs, s’étendant
partout au même niveau entre les deux points, parait devoir
être rempli partout des mêmes débris.
Le but particulier que je m’étais proposé dans cette partie de