devient moins fine que dans les variétés précédentes, et la cassure
terreuse. J’y ai rencontré distinctement des fragmens vitreux,
des grains de quarz extrêmement fendillés, et, ce qu’il
y a de plus important, des petits fragmens de ponce assez distincts
, qui, en s’altérant, produisent, comme nous l’avons
observé i} Erdô-Benye, des cavités irrégulières dans la pâte qui
les réunit. Ces variétés forment particulièrement le sommet de
la colline; mais elles se lient tellement avec le reste de la masse,
qu’il est impossible de les regarder comme appartenantes à un
dépôt différent. Cette circonstance, jointe à la disposition des
collines au milieu de la plaine, assez loin des hautes montagnes,
me porte à croire que ces collines, comme celles de Leszna,
de Pazdiez et de Velejte, appartiennent à la formation des conglomérats
ponceux, et que les roches qui les composent sont,
par conséquent, analogues à celles que nous avons observe'es
dans les montagnes de Tokaj, entre Erdô-Benye et Tallya. Cette
opinion me parai t plus probable que celle qui les rapporterait au
porphyre traohy tique ou au porphyre molaire.
De Nagy Mihaly j’allai faire une excursion à Vinna, où j’eus
tvinna. l'honneur d’être reçu chez la comtesse Wallenstein. Tout le
COT^omtot chemin est en plaine, et on n’y rencontre que des sables ou des
irïcbyiique. . majs je yjgage est au pied de la montagne où je ne tardai
pas à me diriger. Je retrouvai encore la formation traehyti-
que, et en montant au vieux château, qui se trouve sur une
pointe isolée, je trouvai du trachyte gris ou plutôt blanc grisâtre,
extrêmement feklspathique; sa masse est un assemblage
de cristaux de feldspath vitreux, entassés confusément les uns
sur les autres, comme dans le trachyte de Prandorf, tome r“,
page 390, et entre lesquels se trouvent ça-et là quelques cristaux
d’amphibole noir, souvent très- petits, et rarement de: plus
de six lignes de longueur sur une de largeur. Cette roche est altérée
au pied de la montagne, et réduite, en quelque sorte, en
matière terreuse ; de sorte qu’il est d’abord difficile de la ré-
connaitre ; mais en suivant les restes du chemin, aujourd’hui
encombré de ronces, ou en parcourant les rochers saillans qui
forment la pente méridionale de la montagne, on la trouve dans
toute sa fraîcheur et parfaitement caractérisée. Cette montagne
est isolée , et en avant du reste du groupe auquel elle se joint à
son pied par des collines de conglomérats ïrachytiques, qui paraissent
s’étendre fort loin. On exploite ces conglomérats comme
pierres à bâtir à Tarna, au nord-ouest de Vinna. Ce sont des
matières scoriacées de couleur noire , réunies par un ciment
terreux de la même couleur, qui paraît provenir de leur froissement
mutuel et de leur décomposition. Les conglomérats
trachytiques paraissent se prolonger à l’est, à une assez grande
distance, au pied des montagnes de trachyte en place.
Je quittai encore Vinna, car c’est le sort du voyageur, et du
voyageur naturaliste surtout, de ne faire des connaissances que
pour avoir le regret de perdré presque aussitôt celles qu’il aurait
en le plus de plaisir à cultiver. Je repassai par Nagy Mihaly,
pour aller prendre b route de Urighvar : tout est plaine ; mais
les marais qui se trouvent dans cette partie, obligent- souvent
à foire des détours considérables, de sorte qu’il fa At employer
des. journées entières pour des courses qu’on pourrait autrement
foire: eu quelques heures. C’est ainsi qu’étant parti de
bonne heure de Vinna, nous n’arrivàmes que le soir à Palbcz,
où nous arrêtâmes- chez le comte Barkoczi. Nous en repartîmes-
de bonne heure le lendemain pour Un-glivaT; mais le beau
temps avait fait place à 1a pluie, et depuis eé moment le voyage
devin* extrêmement pénible. Je f e obligé d’abandonner plu-
H ouïe
à Unghvar.