constitue le reste de la montagne, et que nous verrons encore
plus tard 1 Tokaj ; mais ici la structure est peu distincte. La
masse de la roche est extrêmement fendillée, très-finement poreuse,
et offre un passage à la ponce; il en résulte une espèce
de pâte plus ou moins abondante, dans laquelle se trouvent disséminés
des globules vitreux, ordinairement noirâtres, quelquefois
assez translucides, qui, le plus souvent, présentent plus
ou moins distinctement la texture testacée , et qui sont quelquefois
compactes. On y voit assez souvent des cristaux de feldspath
extrêmement fendillés, qui passent quelquefois a la ponce, mais
sont toujours très-petits *. Ces, roches présentent beaucoup de
variétés, suivant que les parties vitreuses ou les parties ponceuses
sont plus ou moins abondantes ; elles varient beaucoup aussi dans
leurs couleurs ; elles cons tituent une masse assez considérable,
qui se lie avec du perlite testacé, bien caractérisé, noirâtre, rougeâtre
et gris-de-perle, qui forme des rochers très-élevés, et souvent
très-pittoresques, sur les bords de la vallée par laquelle on
se dirige vers Tolcsva. Ces masses de perlite sont comme divi-
Contournemer.t sées en assises, tantôt horizontales, tantôt contournées et rouvre“
lées sur elles-mêmes ; elles rappellent alors g d’une manière
P£*£riïT étonnante, la disposition que pourrait prendre une masse de
consistance molle en s’affaissant sur elle-même. Je ne veux tirer
aucune induction de cette circonstance; mais je ne puis m’empêcher
de signaler l’idée qu’elle présente naturellement à la
pensëe.
En étudiant ces roches en place, on y observe des va-
* Ce sont probablement ces roclies que M. Townson a désignées sons le nom
de Rocs de zéoîites : c’est un nom que Fichtel avait appliqué, aussi mal-à-
propos, à certaines variétés de perlites de Tokaj, de Tallya , etc.
rie'tés extrêmement remarquables, en ce qu elles s eloignent to- var;éids
talement des caractères qu’on attribue ordinairement au per- du r':rl'tc'
lite. Cependant il faut de toute nécessité conserver encore le
nom de perlite à ces variétés, parce que, non-seulement
elles font essentiellement partie de la masse des perlites ordinaires
, qu’elles y passent par toutes les nuanc'es imaginables,
mais encore parce qu’un même bloc de roche, à peine
d’un pied cube, les présente souvent toutes à la fois dans ses
différentes parties, et qu’il serait absurde d appliquer des noms
différens aux divers fragmens qu’on en peut détacher. 11 n y a
qu’une épithète qui puisse établir la distinction en pareille circonstance.
En étudiant donc ces masses, ou plutôt ces montagnes de per- paSMge des A parties vitreuses
lite, on voit, de la manière la plus évidente, les parties vitreuses au^te
se modifier successivement et passer alors par toutes les nuances
de l’état vitreux à l’état vitro-lithoïde, et de lààl’état entièrement
pierreux, au point qu’il serait absolument impossible de prendre
certains échantillons pour du perlite, si on ne les avait pas
recueillis sur place, si on n’avait reuni dans les collections toute
la série des passages nécessaires pour donner une pleine conviction
que toutes ces variétés ont été réellement prises dans la
même pointe de rocher. Heureusement, quelque différence que
ces variétés puissent avoir entre elles, leur réunion en un meme
corps est tellement décidée dans la nature, qu il est impossible
de ne pas la voir, dans les collections meme qui auraient ete
faites au hasard. Si jusqu’ici ces variétés n ont pas paru dans les
collections, c’est précisément parce qu’il n y a jamais eu que
des amateurs qui aient parcouru ces contrées, et que par conséquent
on n’a jamais recueilli que des échantillons assez bril-
lans, pour trouver place dans les cabinets de curiosités minera