Bochnia. Telles sont les observations que j’ai pu faire sur le dépôt sali—
fère de Villiczka, et les reflexions qu’elles m’ont suggérées : le
dépôt de Bochnia, qui n’en est éloigné que de 4 lieues, présente
à peu près les mêmes caractères, et il est probable qu’il en est
la continuation ; tout le terrain que l’on parcourt entre les deux
villes ne présente uniquement que des collines de Sables grossiers
, tout-à-fàit semblables à celui qui s’étend sur la masse sa-
lifère de Villiczka. Mais arrivé à Bochnia, on trouve, autour de
Collines d’argile la ville, à la surface même du terrain, des afïleuremens de matière
argileuse, qui- sont évidemment les premiers indices de
l’argile salifère ; c’est surtout au sud de la ville qtie ces argiles
sont les plus abondantes : elles forment une colline assez considérable,
qui s’élève immédiatement au-dessus des dernières
maisons. Elles sont ou grisâtres ou jaunâtres, et renferment une
Gypse, assez grande quantité de gypse, en veines plus ou moins considérables,
dont la plus grande partie est fibreuse. Il y à quelques
nids de gypse compacte, à cassure grenue, et enfin, çà et là on
en rencontre de lamelleux et de Cristallisé.
Booiede Bo- Après ces collines qui dominent Bochnia, on trouve bientôt
ch”amkc.'u" de nouveau, en prenant par la route de Neusandec, les dépôts
le grossier, de sables grossiers 5 à un quart de lieue plus loin, on commence
à rencontrer des couches d’argile schisteuse ( Sehieferletten ),
qui alternent avec des sables, et qui se délaient à l’eau. Plus
loin encore, ces argiles deviennent plus solides, très-micacés
GrU solide. de couleur noire, et l’on commence alors à trouver des grès
solides, qui, par leurs caractères, sembleraient déjà appartenir
à la formation houillère : les couches sont alors distinctement
stratifiées , et plongent au nord sous un angle de 30 à 40 degrés.
On retrouve les argiles à plusieurs reprises, et on les Voit alterner
avec des couches de matières ferrugineuses très-lourdes
tantôt ocracées et presque pulvérulentes, tantôt de couleur
grise, compactes et très-solides : c’est alors du fer carbonate',
tout-à-fait analogue à celui des houillères, et qui forme ainsi un
nouveau caractère pour le terrain.
On arrive,en suivant ces roches,jusqu’au sommet d’une mon- Comiunaiion
tagne peu considérable, qui s’élève à environ 450 mètres au- dcsêres‘
dessus des mers, et par conséquent 200 mètres au-dessus des
plaines de Pologne *; on descend ensuite vers un village nommé
Visniza, où, dans le fond de la vallée etdans les petites collines
qui la bordent, on retrouve encore des grès grossiers et des
sables, qui peut-être sont le résultat du remaniement des grès
houillers. On commence ensuite à remonter pour se diriger sur
Lipnika ; mais on passe alors sur des montagnes un peu plus
hautes que les précédentes **> couvertes de forêts, où il existe
une grande quantité de sapinettes très-élégantes, entremêlées
çà et là de thuya, et où l’on ne peut voir sur la route que des
sables désagrégés. J’ai rencontré dans ces forêts, qui sont extrêmement
solitaires, des fourmilières d’une dimension ex- _ .
traordinaire : j’en ai mesuré une qui avait près de dix pieds de «“"“U“0-
diamètre à la base, et qui était plus haute que moi ; c’était une
* \5 Août 1818.
Entre Bochnia ^ Hauteur du baromètre...................
et Visniza, \ Température................................... 17gr*
à i l heures. ( Temps, couvert. ! Hauteur du baromètre.............g y4o
Température du mercure. . . . . 2igr*
= de l’air........................ 2oer-
Temps couvert.
* Entre Visniza ( Hauteur du baromètre. . . . . . 729““^.
^L ip n ik a , < Température............................ 17g»1-
à midi et demi. ( Temps couvert.