©bservaloire.
la contrée. Le cours du Danube, les vastes plaines de la Hongrie,
les montagnes deCserhat et celles qui se trouvent à l’ouest,
les villes de Pest et de Bude, forment un panorama délicieux.
On domine en entier sur la fameuse plaine de Kakos, au nord
de Pest, où la nation s’assemblait jadis pour les affaires de l’état
et pour l’élection des souverains : on y a vu, dit-on, quelquefois
jusqu’à 80 mille tentes. Le nom seul de Rakos électrise encore
l’àme du véritable Hongrais, en lui rappelant cette liberté qu’il
a achetée par tant de sang, et qu’il pense quelquefois avoir aujourd’hui
perdue; mais on n’est guère tenté de le plaindre à
cet égard : car la nation jouit encore de très-grands privilèges,
et la perte qu’elle peut avoir fait d’une portion de sa liberté est
largement compensée par la tranquillité qu’elle a depuis éprouvée.
Il n’y a plus de factions ni de guerres intestines, suite inévitable
du droit que chacun voulait s’arroger d’émettre et.xle
soutenir ses opinions, et de s’opposer ouvertement à celles des
autres. Chaque élection de roi a produit une guerre entre les
partis que les prétendans à la couronne savaient gagner : l’hérédité
seule à mis un terme à tous ces désastres.
C’est au sommet du Bloksberg que se trouve l’observatoire
actuel, où, sous les rapports scientifiques, il est sans contredit
beaucoup mieux sur un roc solide , inébranlable , que dans
l’ancienne- tour du palais de Bude , où il est resté fort longtemps.
Cet établissement, qui était encore dirigé, à mon passage,
parM. Pasquich, vieillard aimable et très-instruit, qui
m’a toujours, reçu avec beaucoup de bonté *, est un des mieux
* M, Pasquich est aujourd’hui à l’observatoire de Vienne, et l’observatoire
de Bude est confié à M. Litrow, dont le nom est aussi avantageusement connu*-
montés que j’aie eu l’occasion de voir : il possède d’excellens
instrumens construits par M. Reichenbach, de Munich, et tout
m’a paru disposé de la manière la plus avantageuse pour obtenir
de l’exactitude dans les observations. Il n’a que l’inconvénient
dé se trouver isolé et fort loin de la ville.
C’est à cet observatoire qu’ont été rapportées la plupart des
observations barométriques que j’ai pu faire pendant morf
voyage. Le baromètre y était observé trois fois par jour, à sept
heures du malin, à deux heures, et à neuf heur es du soir. J’ai dû
d’autant plus me rapporter à ce point fixe, que c’était le seul
endroit où je pouvais compter sur des observations suivies, et
que, dans tout le courant de l’été, la colonne barométrique n’a
subi que de très-petites variations, même pendant les temps
d’orage. La plus grande hauteur du baromètre a eu lieu le 9
juin, à 9 heures du soir, où le mercure se trouvait à 7 47mm,4 ,
la température intérieure étant de 15„,6, et la température extérieure
de lQg,25. Le plus'grand abaissement s’èst manifesté le
21 août à 7 heures du matin, où le mercure se trouvait à735“m,6,
la température intérieure étant de 15s,9, et la température extérieure
de. 13g,4. Toutes les autres différencesvsont infiniment
plus petites, et les hauteurs observées successivement se rapprochent
beaucoup de la moyenne conclue de toutes les observations
de l’été. Celle-ci a été de 741mm,Ü5, à la température
moyenne intérieure de l7 g,42, et à la température moyenne'
extérieure de 16g. C’est ce qui résulte du tableau d’observations
météorologiques qpi m’a été remis par M. Pasquich. J’ai également
observé très-peu de variations dans la hauteur du mercure,
dans les différens lieux de la Hongrie où j’ai fait quelque
séjour; dans les temps même les plus opposés, je n’ai jamais
remarqué plus de 5 ou 4 millimètres de différence, en- faisant