de Mohacs * : nous verrons plus tard qu’il existe réellement
des calcaires parisiens auprès de Fünfkirchen, ce qui semblerait
indiquer que cette espèce de formation s etend dans toute la
plaine au pied des montagnes, depuis celles de Cserhat jusqu’à
Celles de l’Esclavonie. Or, comme il paraît que les plaines du lac
Balaton se trouvent à peu près au même niveau, il serait assez
naturel d’admettre que les calcaires coquilliers que j’y ai observes,
et qui s’étendent jusqu’à Tapolcza, font partie du meme
de'pôt, et appartiennent par conse'quent à une formation analogue
à celle du calcaire grossier des environs de Paris. Mais je
laisse aux géologues qui parcourront la contrée après moi le soin
de résoudre oe problème avec certitude : je me contenterai d a-
voir donné ici les motifs de l’opinion qui me parait la plus probable.
„ i Je reviens maintenant à la formation basaltique. Il faut dislin- Distinction des . , .
b d1?lSes guer deux sortes de dépôts de roches basaltiques, qui dihereot
c !™ p t a u x essentiellement l’un de l’autre par la forme extérieure et la position
de leur masse, et souvent aussi par les caractères mêmes
des roches.'Dans l’un, ces roebes basaltiques .se présentent en
buttes coniques, tout-à-fait isolées les unes des autres, et qui
s’élèvent subitement au milieu de la plaine, /sans qu’on puisse
voir avec certitude sur quelie.espèoe de terrain elles -reposent ;
* Voyez T.ipser’s , Taschenbuch, pag. i 65.
Les calcaires cju’on indique dans cette partie sont blancs et renferment des
t'ebinites. Ils pourraient se rapporter â certaines parties de la formation du
Jura, aussi bien qu’au calcaire grossier parisien; mais je doute que les grès coquilliers
puissent se rapporter à la formation du Jura; ils me semblent devoir
être, Ou plus anciens, ce qui n’est pas probable dans ce canton, ou plus modernes,
ce qui, pour la Hongrie, les mettrait au rang du calcaire parisien.
dans l’autre, les roches basaltiques forment des plateaux plus
ou moins étendus, qui se trouvent à peu près tous à la même
hauteur, et dont plusieurs reposent évidemment sur les grès à
lignites, comme les plateaux de Vindornya Szôllôs et des montagnes
de Zsid, que nous avons vus précédemment.
Les roches basaltiques de la première espèce forment quatorze
buttes différentes au milieu de la plaine ou de la grande
vallée qui s’étend de Tapolcza au bord du lac. Je les ai toutes
visitées 5 mais j’ai examiné avec plus de soin celles qui m’ont
paru les plus intéressantes, et ce sont celles que je décrirai plus
particulièrement ici.
tJne des plus intéressantes de ces buttes est la montagne de Buiie basait^nc
Saint-Georges, à l’est de Raposkci : ses flancs sont escarpés à pic Sibt-ueorge.
sur une grande hauteur, en sorte qu’elle ressemble à une forteresse
qui s’élèverait au milieu de la plaine. Son élévation au-
desstis de sa base, d’après les angles de hauteur que j’ai pris,
me paraît être d’environ 9 0 mètres : c’est une des buttes les
plus élevées de la contrée. On trouve au pied, des collines de sa--
blés très-surbaissées, qui, surtout au nord, s’étendent assez
loin, et vont se confondre insensiblementÿavec la plaine : ces
collines sont partout couvertes de vignes, comme, en général,
toutes celles qui se trouvent au pied des buttes basaltiques dans
Cette contrée ; elles produisent, à ce qu’on assure, un fort bon
vin, qui, dans quelques parties, ne le cède en rien à celui de
Somlô. La surface de la terre est *j onch,é e de yf r■agmens de basalte Basane prismatique^ qui deviennent de plus en plus volumineux à mesure qu on ap-
proche du pied des escarpemens dont iis proviennent : Ge sont
des tronçons de colonnes prismatiques,à six pans très-réguliers,
qui ont quelquefois jusqu’à un pied de diamètre, sur 3 , 6 et 10
pieds de longueur, parfaitement droits ; on croirait, par places,se