Passage
>. porphyre.
très-altéré et extrêmement tendre. Ce gneiss est toujours plus
ou moins décomposé, mais la décomposition se manifeste dans
les difie'rens blocs, jusqu’aux point qu’on ne pourrait plus reconnaître
la nature de la roche, si on n’établissait les passages par
des échantillons bien choisis. Quand la décomposition est arrivée
à sa dernière période, le quarz, le feldspath et le mica,
qu’il n’est plus possible de reconnaître, se mélangent et se eon-
fondent en une pâte grise très-tendre, d’un aspect terreux, et
qui sert de ciment aux morceaux qui n’ont pas subi ce degré
d’altération.
En étudiant plus particulièrement cette pâte terreuse, on la
voit d’abord remplie de petits fragmens anguleux, d’une matière
blanchâtre, jaunâtre ou verdâtre, dont il serait impossible
de déterminer immédiatement la nature, mais qui, comparée
aux différens degrés d’altération du gneiss, paraît être évidemment
la même roche encore plus décomposée. Ces fragmens altérés
diminuent successivement de grosseur dans les différentes
parties de la masse, et finissent par se confondre insensiblement
avec la pâte, qui prend à mesure un aspect plus homogène. On
arrive ainsi, par une série de nuances, jusqu’à des roches semblables
à celles dont j’ai parlé, comme se trouvant en plaques
éparses au milieu des terres, et où je croyais déjà reconnaître
des portions roulées de feldspath. Enfin, la pâte s’épurant, en
quelque sorte, de plus en plus, finit par prendre tous les caractères
d’un feldspath compacte, de couleur grise ; la matière
feldspathique même, triturée, ou peut-être même dissoute par
les eaux, au milieu desquelles se formaient toutes ces masses, a
cristallisé de nouveau dans la pâte, et la roche présente alors un
véritable porphyre à pâte de feldspath compacte gris, et à cristaux
de feldspath blanc transparent.
Tous ces genres d’altérations des fragmens de roches primitives,
tous ces passages de la pâte, depuis l’état terreux jusqu’à
celui de feldspath compacte, et jusqu’aux porphyres, se montrent,
dans toute leur évidence, dans la nombreuse suite d’échantillons
que j’ai recueillis moi-même sur les lieux, lorsque je
cherchais la solution du problème dont je viens de m’occuper.
On ne peut plus douter, d’après les faits que je viens d’éta- Conclusiond«
blir, que les anthracites de Schônfeld, regardés pendant long-l « ' anthracites
temps comme appartenans aux terrains primitifs, ne doivent S ô -
etre dorénavant rangés dans des terrains plus modernes; ils
sont accompagnés, comme toutes les masses charbonneuses,
reconnues jusqu’ici, par de véritables poudingues, qui ne peuvent
etre révoqués en doute : ils renferment, en outre, des impressions
végétales, qui établissent une preuve d’un autre genre
de leur peu d’ancienneté : ils ne peuvent donc, tout au plus,
appartenir qu’aux terrains de transition.
Mais-il y a plus encore, et peut-être même sera-t-on porté à Pern kK «mt-
les faire descendre jusque dans la formation secondaire. En ef- scmSITm.
fet les anthracites de Schônfeld ne sont point accompagnés de
véritables grauwackes schisteuses, comme celles que nous connaissons
dans le terrain de transition. Les roches arénacées qui
enveloppent leurs couches, sont, au contraire, des poudingues
à pâte argileuse, des argiles sablonneuses schisteuses ( Stein-
kohlen Conglomérat t■ l Sch ieferih.on, W enter ), précisément
comme celles que l’on voit dans les terrains houillers.
D’un autre côté, le gisement même de cet anthracite a beaucoup
d’analogie avec celui des houilles. On sait qu’en plusieurs
endroits ( et même en France ) la houille est accompagnée de
porphyre, et que cette roche se montre souvent, tant au-dessus
qu au-dessous des grès de divers genres, qui forment des masses