Calcaire* tiques. À Szolyva, s’élèvent des montagnes de calcaire, qui se
prolongent jusque vers Dolha, dans le comitat de Mârmaros;
elles se trouvent précisément sur la direction des montagnes
de même genre qui existent au-dessus de Unghvar : il se tiouve
au milieu de ces roches une grande quantité de sources acidulés.
La partie la plus élevée du comitat, qui forme une mon-
Gtts sckistoïds. tàgne connue sous le nom de Polonina, m’a été annoncée
comme e'tant composée de gneiss ; mais je soupçonne fortement
que c’est une erreur, par la raison que les échantillons que j ai
vus sous ce nom sont de véritables grès schisteux, avec des impressions
végétales, et que d’ailleurs, dans les ruisseaux, je h ai
vu autre èhose, parmi les cailloux roulés, que des trachytês,
des calcaires et dès grès. La même formation se prolonge a la
gauche de la rivière de Latorcza jusqu’à Verecshe, où l’on
trouve des grès grossiers qui constituent clés montagnes élevées
sur les frontières de la Hongrie. Les roches alunifères,
qui faisaient l’objet principal de mon voyage dans cette partie
d'e la Hongrie, ne së trouvent pas aux environs de Munkacs,
mais bien dans la contrée de Bereghz Sasz, où elles sont extré-
ïaürique mentent abondantes. Ï1 n’y a à Munkacs qu’une fabrique d’alun,
H établie à Podherîng', et où M. Dercseny a introduit tous les procédés
employée à Tolfa, dans les états Romains. Les minerais-,
qui' sont plus ou moins riches, sont mélangés entre eux de manière
à pouvoir obtenir un produit moyen constant, qui est
d’environ 12 pour 100. On fait subir àceS minerais une opération
de grillagé, après laquelle on les transporte Sur une aire,
où ils sont continuellement arrosés pour les faire effleurir et réduire
eu pâte. Où procédé* ensuite au lessivage, qui sè fait a
chaud; on évapore les eaux et on les transporte dans des tonneaux
pour laisser cristalliser Fallut. Les produits qu’on obtient
sont de la plus grande beauté, et ne le cèdent en rien à 1 alun
de Tolfa, connu en France sous le nom cl’alun de Rome. 11 se
forme, à la fin de la cristallisation, des cristaux cubiques, qui
se déposent sur les premiers. Il parait qu’il reste dans les eaux
mères une grande quantité de sulfate d alumine, qui, ne trouvant
pas de sulfate de potasse, ne peut former de l’alun. Ce sulfate
simple produit des espèces de concrétions en forme de
choux-fleurs, sur les bords des tonneaux et des réservoirs. Je
serais aussi porté à croire que c’est ce meme sulfate qui forme,
dans les derniers momens de la cristallisation, des magmas de
matière nacrée, d’un blanc jaunâtre, onctueuse au toucher, qui
quelquefois cristallise en cube ; elle est presque toujours mêlée
d’alun, qu’on peut en retirer par une nouvelle solution : l’alun
cristallise alors à part; la matière nacrée reste seule, et ne présente
plus que du sulfate d’alumine; mais on ne peut parvenir
alors à le faire cristalliser. L’évaporation des eaux mères donne
lieu aussi à la cristallisation d’une substance particulière jaunâtre,
tirant un peu au verdâtre, qui présente souvent des cristaux
de forme très-bizarre. Tantôt ce sont de grands prismes
rhomboïdaux, tantôt des cristaux à faces curvilignes, en forme
de coeur, de poire, etc. Il parait, d’après quelques essais, que
cette substance est un sulfate double de potasse-et de chaux.
Quoique le temps fut toujours mauvais, il fallut bien se dé*c
cider à quitter Munkacs. L’abbé Esté reprit le chemin deUngh-
var, et je continuai ma route vers Rereghszasz, où j espérais
qu’enfin un rayon de soleil viendrait favoriser mon excursion
pour visiter la formation des roches alunifères. Le ciel s’éclaircit
en effet un peu dans la journée, et je conçus l’espoir du beau
temps; mais ce fut en vain, car des le lendemain la pluie recommença,
et il fallut me décider à la recevoir pour faire quel-
Route
BereghszasZo