trouve en plusieurs points aux environs de Pest, et qui probablement
s’e'tendent très-loin sous les sables qui les dérobent
aux naturalistes. Le carbonate de chaux parait etre d’ailleurs
très-abondant par toute la plaine, puisqu’il se déposé journellement,
comme nous le verrons bientôt, au fond des marais,
où il forme des couches plus ou moins solides. Enfin, dans les
plaines de Sthulwéissenburg et d’QMenburg , où l’on retrouve
également le natron, il existe encore des montagnes considérables
de calcaires compactes, ou des dépôts île calcaires grossiers
coquillers.
Ainsi, il suffit d’admettre, comme tout l’indique, qu’il existé
beaucoup de muriate de soude dans toutes les plaines de la
Hongrie, pour pouvoir expliquer la formation journalière du
natron. Mais il est peut-être possible d’aller plus loin, et de ramener
ces dépôts salifères à ceux qui existent en si grande abondance
dans la Transylvanie et sur les frontières du Marmaros.
Il est évident d’abord que les dépôts de sel de Sziget et de
Rhortazek se prolongent dans la vallée de la Theiss ; que Ce
sont eux qu’on retrouve à Talaborfalva, à SandorfaLva, et
qui produisent les sources salées de H u szt, de J^isk, etc. Ces
mêmes dépôts se trouvent dans la vallée de Szcimos, tant dans
les montagnes qui en forment la droite que dans celles qui se
trouvent à gauche, et qui se prolongent jusqu’aux plaines de la
Hongrie. D’après cela il devient presque impossible de se refuser
à l’idée que les marais du comitat de Szathmar, qui se trouvent
sur la même ligne et à peu de distance des dernières exploitations,
ne doivent aussi la propriété de fournir et du muriate
et du carbonate de soude aux mêmes dépôts salifères, qui
formeraient en cet endroit Je sol de la plaine, où ils seraient seulement
recouverts par des dépôts sableux. Il en serait necessairement
de même à l’égard des comitats de Szaboltz et de B ihar,
qui sont contigus au premier ; et il serait possible que les
matières argileuses qu’on trouve au bord des lacs qui sont auprès
de Debretzin, ne fussent autre chose que l’argile salifère-
Je ferai remarquer à cet égard que la plupart des argiles salifères,
que j’ai eu l’occasion de voir, renferment, comme les
masses argileuses des bords des lacs de natron, une certaine
quantité de carbonate de chaux, et qu’elles sont toutes plus ou
moins sableuses. Ces mélanges préparent naturellement la décomposition
du muriate de soude, l’un, en fournissant directement
la substance qui peut l’opérer, et l’autre, en rendant
la masse plus poreuse et facilitant ainsi l’efflorescence du
natron. Si la décomposition ne s’opère pas dans les mines >
c’est sans doute parce que la chaleur n’est pas assez considérable,
ni l’humidité assez grande, et surtout pàrce que l’air
ne peut être assez renouvelé. Il est probable qu’en portant au
jour les défilais des mines de sel, il s’y formerait aussi du carbonate
de soude. Quoi qu’il en soit, il n’est pas moins extrêmement
remarquable qu’en suivant ces plaines, où le muriate de
soude se trouve constamment dans les eaux, on arrive, sans
discontinuité, jusqu’à des masses de sel qui font l’objet d’exploitations
. considérables.
En admettant ainsi la prolongation des dépôts salifères dans
la plaine, on expliquerait encore assez facilement laformation du
sulfate de soude : car on sait que les argiles salifères renfermen t
toujours des nids plus ou moins considérables de gypse ou Sulfite
de chaux. Or, le muriate de soude paraît pouvoir être encore
décomposé par le sulfate de chaux, de la même manière que
par le carbonate : il doit en résulter du sulfate de soude quj
s’effleurit aussi à la surface du terrain. On sait, d’après les ex-
Sulfate ds
soude.