dans les recherches qui lui offraient le plus d’interet. Le premier
objet qui se présentait ici, était- de-déterminer l’origine de
cette immense quantité de natron qui s’effleurit journellement
à la surface du terrain, et qu’on retrouve partout dans les eaux
qui recouvrent les plaines de Hongrie. Mais les données que
nous possédons ne peuvent nous permettre de rien prononcer
avec certitude à cet égard, et nous en sommes réduits à des conjectures
plus ou moins probables, qui cependant méritent une
certaine attention, parce qu’elles sont déduites des faits, et ne
reposent sur aucune hypothèse.
Ruckert pensait que le sous-carbonate de soude- se trouvait
tout formé dans les sables ou les argiles,.à une certaine profondeur,
avec les différens sels dont il est mélangé, et que les eaux,
en filtrant à travers la masse du terrain pour reprendre leur
niveau, s’emparaient de ces substances qu’elles apportaient à
la surface du sol. Cette opinion a du être en effet celle qui s’est
présentée tout naturellement aux premiers observateurs, parce
qu’elle était la.plus simple; mais on ne peut l’appuyer sur aucune
observation positive, puisqu’on n’a fait aucune feuille qui
puisse la constater dans les différens lieux on le natron se présente
à la surface du sol. Mais il y a plus, elle n’a meme pour
elle aucune analogie ; car nulle p a rt, dans les dépôts de sel
gemme, soit des plus anciens, soit des plus modernes, on n’a
trouvé de carbonate de soude; et enfin les eaux de nos- mers
qui déposent leur sel sur les rivages, n’en renferment) également
aucune trace. Or, on voit cependant, dans ce1 dernier cas, se
former aussi du natron, à la vérité en petite quantité, qui- ef-
fleurit à la surface du sol, et dont l’origine ne peut dès lors être
attribuée qu’à, la décomposition du muriate de soude. Nous savons
en effet que-cette décomposition peut avoir lieu par plue
sieurs moyens qui ne diffèrent -entre eux que par la promptitude
ou la facilité avec laquelle ils opèrent.'On en a profité .pour la
fabrication du sous-carbonate de sonde artificielle, a laquelle
on a employé successivement plusieurs procédés plus ou moins
’avantageux.
C’est donc aussi dans 'la décomposition naturelle du muriate
de soude, qu’on est conduit à chercher l’origine du natron qu on
trouve en si grande abondance dans les vastes plaines de nos
continens. C’est ainsi que M. Berthelet a expliqué d une manière
extrêmement probable la formation journalière de ce sel dans
la vallée des lacs de natron, en Egypte. Ce savant chimiste fait
voir qu’elle est due à l’action réciproque du muriate de soude
et du carbonate de chaux, aidée de l’efflorescence qui détermine
la séparation successive du carbonate de sonde, et qui
permet, par ce moyen, à la décomposition de se continuer indéfiniment.
L’inspection des lieux donne toute probabilité à
cette explication, car les lacs renferment une grande quantité
de muriate et de -soude , et ils se trouvent au milieu d’un terrain
calcaire, dont la roche perce ça et là les sables qui la recouvrent
: on rencontre également des bancs de gypse» qui probablement
accompagnent les dépôts de sel gemme que les eaux
traversent avant d’arriver dans les lacs. Gette explication me
paraît aussi convenir parfaitement aux lacs de natron de la Hongrie
: car il est à remarquer que les plus riches se trouvent dans
la partie orientale de la grande plaine, à peu de distance du
pied des montagnes calcaires qui forment les avaüt -postes des
hautes montagnes de Transylvanie, et au milieu desquelles, on
derrière lesquelles se trouvent des masses de sel considérables.
Plus à l’ouest, la plaine est remplie par des dépôts de calcaires
grossiers, analogues à ceux des environs de Paris, quon re