de la magnésie, et qui sont absolument identiques avec les ca -
caires de la montagne de Naszal, tome Jer, page 547, avec ceux
que nous verrons autour de Bude, et que tout porte, en con
se'quence, à regarder aussi comme faisant partie de la formation
du Jura, (Trayez, chapiire XYI , les Observations autour
Rude, et, tome III, article Des calcaires du Jura.)
Les cavernes que présentent ces montagnes ont une grande
S 1"' réputation dans la Hongrie, soit par rapport à leur étendue,
comme celle d’Agtelek *, soit parce qu’elles conservent de la
glace pendant une grande partie de l’été, comme celle de Szi-
litze. On croit ici, comme dans beaucoup d’autres lieux où de
semblables cavernes se présentent, qu’elles sont beaucoup plus
froides en été qu’en hiver; que c’est précisément pendant la
première saison que la glace s’y forme, et qu’elle fond, au contraire,
pendant la seconde. De semblables idées n’ont pu manquer
en effet de donner de la célébrité à ces sortes de cavernes,
où l’on voyait ainsi la nature en contradiction avec elle-même.
Mais le fait est qu’on s’est mépris, parce que, le plus souvent,
on n’a pas assez analysé les observations qu’on a pu recueillir.
Ces cavernes se trouvent toujours à la température de la glace
fondante, c’est-à-dire, à zéro, pendant l’été; et la sensation de
froid qu’on éprouve en y entrant alors est d’autant plus grande,
que la chaleur extérieure est plus forte. Dans l’hiver, au contraire,
elles ne se trouvent jamais beaucoup au-dessous de la
température extérieure, et il en résulte qu’on n’éprouve en y
entrant aucune sensation.; il arrive même nécessairement, a 1 é*
Voyez une description très-étendue et un plan de la caverne de la Baradla
près d’Agtelek, par M. Raisz, dans les Neue Eeytrdge zur Topographie vop
Samuel Bredetzky. Wien, 1807, pag. 2%
poque des premières gelées, que les cavernes ont conservé la
température zéro, en supposant qu’il y reste encore de la glace,
tandis qu’à l’extérieur le froid est de plusieurs degrés ; alors on
éprouve nécessairement une sensation de chaleur lorsqu’on vient
à y entrer. Telles sont les causes des erreurs qu’on a pu commettre
d’après les différences de température extérieure et intérieure.
Mais il est encore une autre observation qui a dù conduire
de même à des idées fausses, avant qu’on se fût donné la
peine d’examiner plus à fond la cause du phénomène. Lorsqu’on
est entré dans ces cavernes, au commencement de l’hiver, on
n’y a pas trouvé de glace, ou au moins très-peu, et, au contraire,
on en a trouvé une grande quantité en y entrant au commencement
de l’été. Mais il est évident que, dans le premier
cas, les glaces avaient été fondues dans le courant de l’été précédent,
et que la gelée n’avait pas encore duré assez de temps
pour qu’il s’en reformât de nouvelles. Au contraire, dans le second
cas, on a. trouvé toutes* les glaces qui s’étaient accumulées
pendant l’hiver, et qui n’avaient pas encore eu le temps de fondre.
Je n’ai pas visité la caverne de Szilitze ; mais il est clair qu’il
n’en peut, être autrement ici que dans les autres glacières naturelles,
et les observations rapides de M. Townson le prouvent
suffisamment. Or, dans les glacières naturelles, qui ont été le
mieux observées, comme, par exemple, dans celle de la paroisse
de Chaux, à 6 lieues de Besançon, département duDoubs, décrite
par M. Girod - Chantrans, et par le père de Chrysologue
de Gy *, il est évident que la glace se forme pendant l’hiver. La
* Girod-CKautrcins , dans le Journal dés Mines, 21e caliier, pag. 65.
André-de-Gy. Tlie'oriede ïa surface actuelle de la terre; Paris , 1806, p. 168.