assez grande quantité' sur cette partie du rivage,-et il parait
qu’il en existe dans quelques autres points. Mais je ne sais comment
les naturalistes qui ont décrit ces corps n’ont pas reconnu
à l’instant leur nature : tous ont vu qu’ils devaient appartenir à
une espèce de coquilles, et en effet le tissu testacé ne pouvait
laisser aucun doute à cet egard ; mais la forme que ces corps affectent
constamment aurait dû, depuis longt-temps, en faire reconnaître
le genre, dont l’empreinte évidente se trouve même
dans les figures qu’on a publiées. Ce ne sont ni des sabots de
chèvres, comme le peuple l’a imaginé, ni une espèce de patelle,
ni des dents de poissons : ce sont tout simplement les talons de
la grande espèce d’huitres que nous avons citées à la surface du
terrain dans les montagnes de Füred et de Sari Sâp. Ces huîtres,
entraînées parie lac et ballotées par les eaux, se trouvent brisées,
et il n’en reste de reconnaissable que la partie la plus solide.
Les autres fragmens du test ne présentent que des gallets
très-plats, qu’on trouve en abondance sur le même rivage, mais
auxquels on n’a fait aucune attention, parce qu’on les a pris
tout simplement pour des gallets ordinaires de roche calcaire.
Ce n’est, en effet, qu’en les brisant qu’on reconnaît le tissu tes-
tacé qui indique évidemment leur origine. Les montagnes, au
pied desquels j’ai observé moi-même ces débris , présentent un
Le roi André Ier se trouvant sur le bord du lac dans la plus affreuse détresse,
demanda à un pâtre, qu'il rencontra, de lui prêter mille florins, promettant
de les lui rendre lorsqu’il serait remonté sur le trône. — Le pâtre lui
répondit : HélasDieulesait,jen’aipasd’argent.—Oui, reprit André,Dieu le sait,
mais si tu en a , qu'il te punisse à l’instant de ton avariée. Au moment même
le berger, et tout le troupeau de chèvres qu’il gardait, se précipitèrent dans le
lac. C’est par suite de cet événement qu’on trouve aujourd'hui tant de sabots
de chèvres sur ses bords.
calcaire compacte, tout-à-fait semblable à celui que j’ai observé
entre Füred et Ârats, et à la surface duquel j’ai rencontré les
grandes huîtres que j’ai citées : il est probable qu’on en trouverait
également ici; mais il était impossible, dans l’endroit où
j’étais, de gravir sur le rocher; il fallait aller chercher un autre
chemin, ce que je n’ai pas fait. J’observerai, à l’appui de l’opinion
que je viens d’émettre, et qui est de toute évidence, que
j ai trouvé une de ces grandes huîtres encore presque entière,
quoique un peu roulée, sur le rivage, entre Udvari et Aszo-
feô *.
Après cette petite excursion, je montai à Tihany, où j’arrivai Lopemtotà
à la nuit tombante : le cocher n’avait pu trouver de logement Tlha,iy'
que dans un méchant cabaret, aussi sale et aussi dépourvu
qu’une baraque de Zigeuner. Je fis chercher le juge, à qui j’ordonnai,
suivant l’usage, de me chercher un logement. Il ne fut
pas long-temps, et vint me prendre pour me conduire chez un
petit armurier, qui est en même temps le tailleur du village, et
chez qui je me trouvai fort bien.
Le lendemain, dès le matin, je fis une excursion : toute la Tuf basaltique,
partie nord de la montagne est formée de tuf basaltique à ciment
calcaire, analogue à ceux que j’ai déjà cités à Szigliget et à
Kapoltz : il est tantôt grossier, à fragmens scoriacés distincts,
tantôt très-fin et semblable à de l’argile ; il est en couches à peu
* Tous les échantillons que j’avais, récoltés dans les collines de Ko Vago, Ors;
Kôves Kaliya, Fiired et Tihany, ont été perdus dans un sac qu’on a volé sur
ma voiture, dans la cour d ’une auberge, à Fels'o R a jh , entre Kis Komàrom et
Ègerszeg. Je ne possède aujourd’hui que quelques échantillons que m’a donnés
M. de Schreïbers, de Vienne, et que ce savant avait reconnus pour des débris
de coquilles. 11 les avait étiquetés Chamite.