48
R E L A T IO N H I S T O R IQ U E . C H A P . I X .
A demi-heure au nord du Salgô, se trouve une montagne
nommée Medve, qui se rapporte encore au même genre de formation.
Bulle île Mcdve.
Haltères scoriacées
éparses.
Scories torses.
En traversant les bois pour y arriver, on ne rencontre
partout que des matières scoriacées éparses sur le terrain, et
plus ou moins cachées par la terre végétale, qui ont tous les caractères
d’âpreté et de couleurs des matières rejetées par les
volcans. En arrivant sur la montagne même, on trouve des
scories tellement prononcées, qu’il serait impossible au plus
fier neptuniste, qui se laisserait guider par la saine raison, et
qui aurait assez vu de volcans incontestables pour saisir 1 analogie,
de révoquer en doute leur origine ignée. En effet, ce ne
sont plus seulement des matières âpres, extrêmement celluleuses,
qui ont déjà la plus grande analogie avec les matières volcaniques;
mais ce sont des scories torses , des scories en larmes,
en boules, tellement caractérisées, que je me suis cru un
moment transporté sur les pentes des volcans ou des cratères
incontestables de l’Auvergne et du Yivarais. Je croyais bien fermement
que j’allais rencontrer un cratère dans ces contrées; mais
le sommet de la montagne ne présente qu’un plateau uni, assez
étendu, dont la hauteur est d’environ 664 mètres au-dessus du
niveau des mers *, et, par conséquent, un peu plus forte que
* 27 Juillet 1818.
Plateau de Medve,. ( Hauteur du baromètre.. . . . . 708“ ^.
à < Température................ 2 igr.
11 heures. 1 Nuagss volans.
i Hauteur du baromètre. . . . . . y45mWObservatoire
de Bude,} Température intérieure................■ 5 Ü Ü
à 2 Heures. ) Température extérieure.............. 27®'>00
V Nuages yplans.
M O N T A G N E S D E K A R A N C S , etc.
celle du Salgô. Tout ce plateau est couvert d’arbres; mais
partout on rencontre à sa surface, des scories de toute espèce,
enveloppées dans une terre rouge qui parait provenir de leur
dééomposition. Tous les petits escarpemens qu’on trouve çà et
là sur les pentes de la montagne, présentent une masse scoriacée
noire, composée de petits fragmens réunis entre eux sans ciment
apparent, et tout-à-fait semblable à celle que nous avons vue à Cristaux d’am-
la base du Salgô. Probablement ces débris composent toute la ph'bole‘
butte de Medve ; on y trouve disséminée une assez grande quantité
d’amphibole noir, â cassure très-lamelleuse, tantôt en cristaux
parfaitement nets, tantôt en petites masses angulaires dont
les bords sont arrondis, très-lisses et sembleraient avoir été fondus.
Les cristaux bien déterminés sont aussi très-abondans dans
les-scories tordues qu’on trouve à la surface du terrain; oh y
voit également quelques grains d’olivine jaunâtre ou rougeâtre.
Toutes ces matières scoriacées ont été décrites sous le nom de
basalte poreux, par M. Zipser *; mais c’est probablement par
erreur que ce minéralogiste y cite du pyroxène { J lu g it, W. ) ;
car tous les cristaux que j’ai rencontrés dans ces roches, dont
j’ai encore les échantillons sous les yeux, sont évidemment de
l’amphibole ( Hornblend, Wern. ), dont le.clivage longitudinal,
aussi net que facile, ne peut laisser aucun doute.
En descendant de Medve, du côté de Somos Ujfalu, on ne Diverslaml)ean
rencontre encore que des sables, dont toutes les montagnes
forment la droite de la vallée paraissent être entièrement com- i“c-
posées; mais, en se portant au nord, à travers ces montagnes,
on rencontre, en différens points, des lambeaux de plateaux
* Zipser’s Taschenbuch3 pag. 2 3y.
T . II»