butte.
la Hongrie, était de visiter les buttes basaltiques qui s’élèvent
isolément au milieu de la plaine, et que M. Schuster m’avait
indiquées pendant mon séjour à Pest. Ce sont les buttes de
Somlô et de Sâg, qui sont totalement isolées et éloignées de
plusieurs lieues l’une de l’autre : elles sont d’autant plus intéressantes,
qu’elles se trouvent au bord de la plaine, au pied
septentrional d’une masse de montagnes composées de grès et
de calcaire, derrière laquelle s’élève, au sud, toute la formation
basaltique du lac Balaton. Il est sans dout<i fort remarquable
que ces productions ignées se soient développées de part et
d’autre de la chaîne qui séparait les deux golfes, dont les deux
plaines nous représentent aujourd’hui le fond,
le somlô. La butte de Somlô ( prononcez Chomelo ), renommée par
l’excellent vin que produisent les vignes qui la couvrent , se
trouve a demi-lieue de distance au nord des bourgs de Bevecser
et Vâsar Hely (prononcez Vachar Hely). Elle est de forme
* conique, et s’élève tout-à-coup au milieu de la plaine à environ
60 mètres de hauteur au-dessus de sa base * : il n’existe pas la
* Mes baromètres ayant été cassés dans les montagnes de Bakony, je me
suis servi dans tout le reste de mon voyage, pour évaluer l’élévation des montagnes
, des angles de hauteur, que j’ai appuyées sur des bases aussi grandes
qu’il m’a été possible de les prendre. Mais je ne puis indiquer alors la hauteur
au-dessus des mers, puisque je ne connais pas celles des plaines qui m’ont, servi
de base : je ne pourrai comparer les diverses montagnes entr’elles, qu’en supposant
que la plaine se trouve à peu près partout au même niveau. J ’observerai
ici que, d’après les mesures que j’ai prises en plusieurs points, le long du cours
du Danube, on peut regarder les plaines de Raab comme se trouvant à environ
120 ou i 5o mètres au-dessus des mers, hauteur moyenne. D’après cela, on
peut regarder le sommet de la butte de Somlé comme se trouvant à environ îdo
ou 190 mètres au-dessus des mers.
moindre élévation autour. Au pied de la «montagne,; à l’instant
où 1 on,entre dans les vignes qui en couvrent les flancs, ou
commence à rencontrer des blocs de basalte ; mais tout est couvert
de terre, et on ne peut voir aucune roche en place qu’en
arrivant vers le haut de la montagne, à l’instant où les flancs en
deviennent très-escarpés. Là, on trouve du basalte solide, dont
la cassure parait, en quelque sorte, légèrement saccaroïde, par Blsi!le“1"ie'
suite d’une immense quantité de très-petits cristaux de feldspath,
qui se distinguent, par leur éclat, sur le fond noir ou
grisâtre de la masse. Le feldspath est généralement très-abondant,
si bien que dans les esquilles minces qu’on regarde à la
loupe vis-à-vis d’une vive lumière, on n’aperçoit qu’un très-
petit nombre de points noirs,* tout le reste est transparent.
Aussi ces basaltes donnent-ils, au chalumeau, un émail presque
blanc,,qui se trouve seulement parsemé de quelques petits
points noirs peu nombreux. Ils renferment très-peu d’olivine, et
cette substance y est disséminée çà et là en très-petits grains,
tantôt verdâtres, tantôt rougeâtres ; on y reconnaît aussi quelques
petits points de matière vitreuse noire, d’un éclat un peu
métallique. Çà et là la masse présente quelques cellules bien arrondies,
tantôt vides, tantôt remplies d’arrâgonite. On rencontre
aussi dans la roche des espèces de nids qu’on prendrait, au
premier moment, pour des matières étrangères enveloppées
dans la masse; mais on reconnaît bientôt que ce sont des parties
où les élemens de la roche se sont arrangés différemment :
le feldspath y est plus apparent, et en cristaux plus gros, qui
donnènt à ces parties une structure granitoïde.
La masse de ces basaltes se trouye divisée en couches hori- Basais
zontales de un à deux piedsd’épaisseur; mais elle présente aussi
quelques divisions verticales, qui la partagent en prismes irré