1 , 6 R E L A T IO N h i s t o r i q u e . C H A P . V I I I .
logues dans d’autres parties de la Hongrie. La plus grande partie
sont des roches blanches presque terreuses ; il faut y regarder
de très-près et choisir les échantillons pour reconnaître
qu’elles étaient composées d’une pâte compacte, qui conserve
encore un peu plus de solidité que le reste, ainsi qu’une teinte
grisâtre qui semble indiquer qu’elle était colorée; Cette pâte
renfermait des cristaux de feldspath, dont on reconnaît encore
la forme, et qui, étant plus blancs que le fond de la masse, peuvent
encore être distingués; ils sont extrêmement nombreux,
et passés entièrement à l’état de kaolin. On remarque de plus
des prismes de forme hexagonale régulière, qui présentent une
substance nacrée dans la cassure transversale, et conservent une
très-légère teinte dp gris-verdâtre : ce sont certainement des
cristaux de mica tout-à-fait altérés, et passés à l’état de matière
terreuse, extrêmement douce au toucher. Ces cristaux sont
quelquefois enlevés , et il ne reste que leur place qui présente
distinctement, en creux, un prisme hexaèdre régulier. Enfin,
on reconnaît çà et là quelques cristaux de quarz eu double pyramide,
à base hexagonale, qui ont conservé leur dureté et leur
éclat vitreux dans la cassure. Ces roches renferment en outre
une grande quantité de pyrites, dont la décomposition fournit
la matière ferrugineuse que les eaux transportent. Telle est la
roche la plus abondante dans ces collines; mais, dans quelques
parties de la même masse, on en trouve des variétés qui présentent
un autre genre de décomposition : elles renferment des
cristaux de mica, ou peut-être d’amphibole, car ils sont hssi-
bles parallèlement à l’axe, qui sont décomposés en matière
terreuse, jaune de rouille, très-ferrugineuse; les cristaux de
feldspath sont très-peu ahondans : la pâte de cette roche est
salie par une multitude de petits points, également jaune dé
rouille. On observe aussi dans les mêmes collines des parties où
la décomposition est tellement avancée , qu’il en résulte une
matière tout-à-fait terreuse, tantôt blanche, tantôt colorée en
jaune ou en rouge.
On a tente d’établir une fabrique d’alun, à l’instar de celle du
baron d’Orcy, et où l’on devait employer les roches que nous
venons de décrire; mais elle est entièrement abandonnée, et il
est probable que c’est plutôt par suite de la nature des matières
premières que par toute autre cause. Il est clair, en effet, que
les roches dont on prétendait pouvoir se servir ici sont tout-à-
fait différentes de celles que nous avons décrites plus haut,.et
dont on se sert à la fabrique du baron. Je me suis assuré sur les
échantillons que j’ai rapportés, qu’il n’y existe pas d’acide sulfurique
tout formé, et que ce n’est, par conséquent, que par
suite de la décomposition des pyrites que cette matière peut
être produite; ce qui ne peut ici en donner qu’une très-petite
quantité.
En comparant ces roches altérées avec les différentes sortes
de grünstein porphyriques, également altérés, que nous avons
rencontrés à Schemnitz, et à ceux que nous verrons bientôt dans
les montagnes de Karancs, chapitre IX, il est impossible de
ne pas reconnaître qu’elles sont elles-mêmes des grünstein porphyriques,
extrêmement altérés. Il existe ici une circonstance
qui vient encore a l’appui de la même opinion, c’est qu’il s’y
trouve beaucoup de filons métalliques, de plomb argentifère et
de cuivre, qu’on a déjà tenté d’exploiter, mais qui ne paraissent
pas assez riches pour couvrir les frais : peut-être est-ce dans le
même terrain, qui s’enfoncerait alors sous les masses trachyti-
qnes de Matra, que se trouvent les indices de minerais qu’on a,
dit-on, observés en divers points. D’un autre côté, les roches
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