RELATION HISTORIQUE. CHAR. VIII.
course que j’ai faite de ce côte; mais il est possible que je n’aie
pas suivi la même route *. '
La ville d’Erlau ( Ëger ou loger, hong.; Agria, lat.) est
située presque sur les bords de la grande plaine, qui forme , en
quelque sorte, le centre de la Hongrie, à 47d 55' 54" de latitude
boréale, et 48a 1' 30" de longitude, à l’est du méridien de
Paris; sa hauteur au-dessus de la m er, d’après une simple observation
barométrique,-est d’environ 180 mètres**. Cetteville
a été bâtie par le roi saint Ethienne, qui y a établi dès lors un
évêché, mais elle a été depuis érigée en archevêché. C’est un des
plus riches bénéfices, de la Hongrie, et les revenus en étaient
si considérables , que les anciens rois ordonnèrent que ce siège
serait toujours conservé pour leur quatrième fils. La ville d Er-
lau, quoiqu’en ait dit M. Townson, qui, poussé par un peu de
* Voyez Townson, Voyage en H on grie, traduction française, tom. 2,
P Le traducteur ne connaissant pas probablement la minéralogie a traduit le
mot pitchstone, par les expression p oix durcie, p o ix sèche, et même po ix pétrifiée.
H aurait dû traduire littéralement pierre de poix, ou plutôt suivant le
génie de la nomenclature, pierre ressemblant à de la poix.
** 24 Juillet 1818.
Erlau, au pied des bâti-f Hauteur du baromètre.....................75o“ >B 8o
mens de l ’Université. 1 Température................................... 2 18 '
à 3 heures. S t Beau temps. Hauteur du baromètre. . . . . . y44^lU-8
Température du mercure. . . . ; 328' -
— de 1 air...................... 2b’8 üb
H n’y a point, à l’obserBveaatoui rtee mdp’Es.rlau, de table météorologique où l’on
puisse trouver une moyenne barométrique certaine, pour en déduire avec quelque
précision la hauteur de la ville.
désapointementgastronomique, s’est laissé aller ici à des plaisanteries
aussi sottes que déplacées, n’est réellement pas mal
bâtie; j’ai même été frappé de la quantité de maisons bourgeoises
et d’édifices qu’elle renferme ; mais elle m’a paru, en gé-,
néral, fort triste, ce qu’elle a d’ailleurs de commun avec toutes
les petites villes. Parmi les édifices, les plus remarquables sont,
les superbes bàtimens de l’université, que l’on doit à la générosité
de l’évêque, comte Charles Esterhazi, qui y a dépensé
deux millions de florins ( 5 280 000 francs ) : tout y est de la plus
grande beauté; les professeurs y sont logés commodément, les
classes, les salles sont fort belles et parfaitement disposées ; la
chapelle, la bibliothèque, la salle des conférences, sont même
très-élégantes, et présentent des peintures d’une grande beauté.
Ce bâtiment est surmonté d’une tour très-élevée, qui a été construite
pour un observatoire, mais qui, malheureusement, est
assez mal monté en instrumens. La cathédrale et plusieurs autres
églises, le palais épiscopal, la maison du comitat, sont encore
des édifices qui ne dépareraient pas beaucoup de villes
plus populeuses, et qui, des hauteurs, donnent à celle-ci un
aspect assez imposant.
Derrière la ville se présente l’emplacement de l’ancien, châ- Ancien châtra»
teau-fort, qui n’offre que quelques débris à peine reconnaissa- forl'
blés. Il a été cédé à l’évêque comte Esterhazi pour le démolir,
et tontes les pierres qu’on en a tirées ont été employées à la
construction des bàtimens de l’université et de divers autres édifices.
Mais, si les créneaux n’existent plus pour attester la valeur
des anciens habitans, les pages de l’histoire en ont conservé et
en conserveront encore le souvenir. Cette ville, bâtie, comme
nous l’avons dit, par le roi saint Ethienne, a été complètement
détruite, sous le règne de Bêla IV, par l’invasion des Mongols,