que nous venons de décrire n’ont, comme on le voit, aucun
rapport avec les trachytes qui composent la masse ge'ne'rale de
la Matra, et il faut nécessairement lés en distinguer; elles forment
des collines particulières au pied de cette grande masse ;
mais malheureusement elles sont couvertes de terres argileuses,
qui proviennent de leur décomposition, ou de sables quarzeux,
sous la masse desquels elles se cachent à l’observateur. Il est
donc presque impossible de reconnaître exactement la position
de ces roches par rapport au trachyte, et il faut se laisser guider
ici par les analogies mine'ralogiques qu’elles pre'sentent avec
les grünstein porphyriques des montagnes de Schemnitz et de
Karancs.
Mut du Diable, C’est peut-être aussi au grünstein porphyrique, qu’il faut
j)hyrique!°r rapporter la roche qui forme, à 20 minutes de Parad, un escarpement
à pic, de 10 à 12 mètres de hauteur, connu, dans
le pays, sous le nom de mur du diable ( Oerdog Gdt, hong ).
Cette roche a e'té considérée par M. Townson et par le professeur
Kitaible comme un basalte *; mais elle n’en a aucun des
caractères décisifs ; et ceux qu’elle présente conduisent, au contraire,
à soupçonner son identité avec les grünstein porphyriques
noirs que nous avons rencontrés à Schemnitz. En effet, la
pâte présente bien une couleur très-foncée noire ; mais elle offre
en même temps une certaine teinte verdâtre que l’on ne découvre
jamais, à ma connaissance, dans les vrais basaltes ; celte
* Townson, Voyage en H ongrie, traduction française, tom. 2, pag. 53.
Kitaible, XJber das Matra gebirge, Litterarischer anzeiger,février 1799,
page 27A
matière, examinée à une vive lumière dans les esquilles minces ,
et avec une forte loupe, paraît évidemment formée d’une multitude
de petits cristaux transparens de feldspath, entre lesquels
se trouve logée une poussière plus ou moins abondante, qui
paraît noire dans le cas où elle est en quantité considérable, et
qui offre évidemment une teinte verte lorsqu’elle est plus disséminée.
La poussière est toujours d’un vert-jaune-grisàtre, surtout
lorsqu’elle est mouillée. Ces caractères ne ressemblent nullement
à ceux qu’on observe ordinairement dans le basalte, et
se trouvent, au contraire, identiques avec ceux que nous avons
fait remarquer dans les grünstein porphyriques noirs de Schemnitz,
Kremniiz, Borsôny, etc. De plus, on voit çk et là une
grande quantité de pyrite disséminé, ce qui est au moins infiniment
rare dans le vrai basalte, et commun, au contraire, dans
les grünstein. Enfin, la décomposition qui se fait à la surface ou
dans les fissures de ces roches, donne lieu à une matière terreuse,
d’une couleur rouge très-foncée, qui indique la présence
de l’oxyde de fer au maximum, et qui ressemble complètement
à la décomposition des grünstein noirs que nous avons rencontrés
à Schemnitz. La pâte que nous venons de décrire renferme
une très-grande quantité de petits cristaux de feldspath lamel-
leux, brillans, quelques cristaux rares d’une substance noire,
lamelleuse dans le sens de l’axe, et qui paraissent être de l’amphibole.
Enfin, on y découvre çà et là quelques petits grains
noirs, à cassure vitreuse, d’un éclat métallique, très-attirables
à l’aimant, qui paraissent être du fer oxydulé. Ces trois substances
ne peuvent, en aucune manière, servir de caractères
pour distinguer la roche, puisqu’ellés se présentent dans les
grünstein compactes aussi bien que dans les basaltes; cependant
il est encore à remarquer que la première, qui donne à la ro